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Le 7 mars 2002



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L'avenir du sexe

(ASP) - L’homme a le sexe triste. La piètre condition de son spermatozoïde se reflète clairement par le taux de fécondité peu élevé de notre espèce.

Et attention, ceux qui posent ce constat ne font même pas allusion aux études qui prétendent que le taux de production du sperme serait en baisse ces dernières décennies, ni même à la baisse du taux de natalité en Occident. Ils comparent, plus largement, l’humanité avec les autres espèces animales. Et ils en concluent qu’en matière sexuelle, nous avons un problème.

C’est que, résument les Australiens John Aitken et Jennifer Marshall Graves, dans une analyse que vient de publier la revue britannique Nature, le sperme humain est dans une catégorie à part, par rapport aux cellules reproductrices —spermatozoïdes et ovules- des autres mammifères: pauvreté du bagage héréditaire qu’ils transmettent, pas très bien adaptés à leur fonction et très sensibles à une fragmentation des gènes contenus dans leurs mitochondries et leurs noyaux.

Traduit autrement, cela signifie: environ un couple sur sept, en Occident, doit aller suivre des traitements contre l’infertilité. Même lorsqu’un spermatozoïde atteint son but ultime, l’ovule, des dommages peuvent être transmis aux enfants: toutes les mutations majeures de l’humanité semblent en fait naître dans la partie mâle de notre bagage génétique. Et c’est sans compter la sensibilité du sperme à tout un tas de facteurs extérieurs, du tabac jusqu’aux produits toxiques.

Dans ces conditions, il est étonnant que l’humanité ait survécu jusqu’ici. Mais peut-être pas pour longtemps, poursuivent nos deux analystes en biologie, attachés à l’Université de Newcastle (Nouvelles-Galles du Sud) et à celle de Canberra. Car non seulement nos cellules reproductrices souffrent-elles de tous ces maux, mais certains de ces maux s’accumulent désormais les uns par-dessus les autres, à mesure que la médecine permet à des hommes qui, jadis, n’auraient pas pu avoir d’enfants, d’engendrer une descendance porteuses des mêmes tares. Résultat: le déclin de la qualité du sperme se poursuivra et, avec lui, le déclin de la fertilité.

On en connaît mal les causes, et c’est d’autant plus difficile à expliquer que la pollution et autres joyeusetés de notre siècle n’est, pour une fois, pas en cause. Certains prétendent que c'est à la base même du chromosome Y, le chromosome mâle, qu'existerait un problème: il s’avère en effet que ce chromosome est particulièrement vulnérable aux dommages et plus particulièrement aux "disparitions" de gènes. Au cours des 300 derniers millions d’années, chez les mammifères, le chromosome Y aurait été réduit, d’un quasi-jumeau du chromosome X (celui de la femelle), à une ombre de lui-même.

Pour parler chiffres: le chromosome Y original aurait contenu, il y a 300 millions d’années, environ 1500 gènes. Depuis, tous sauf une cinquantaine ont été rendus inactifs ou perdus. Soit une moyenne de cinq gènes affectés par million d’années, ce qui est énorme. Et rien n’indique que le processus se soit arrêté récemment, au point où, scénario étrange, d’ici une dizaine de millions d’années, le chromosome Y pourrait ne plus être qu’une coquille vide —ou un chromosome qui s’auto-détruirait.

Ce que cela signifie pour l’espèce, nul n’en sait rien. La disparition d’un chromosome n’est pas si rare dans la nature: c’est ce qui s’est produit chez la taupe, où le chromosome Y a été complètement éradiqué du génome. L’actuelle "race humaine" sera-t-elle remplacée, comme chez les taupes, par des sous-espèces, indépendantes les unes des autres parce qu’incapables de se reproduire entre elles ?

Les échelles de temps dont on parle ici sont de l’ordre des millions d’années, rappelons-le. Mais c’est maintenant, d’une génération à la suivante, que se préparent ces prochains millions d’années.

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