Un humble télescope spatial
(ASP) - Plus de 10 ans après les
Etats-Unis, le Canada aura lui aussi son propre télescope
dans l'espace. En avril 2003, un satellite de la taille
d'une valise prendra la route de l'espace, avec à
son bord un télescope de... 15 centimètres.
Quinze centimètres, c'est bien
peu si on le compare aux 1000 cm de son célèbre
prédécesseur. Ce n'est pas pour rien que
le télescope canadien est plaisamment désigné
sous le pseudonyme de Télescope spatial Humble,
par opposition au télescope américain
Hubble.
Mais ce n'est pas toujours la grosseur
qui compte. Bien que l'avancement de l'astronomie passe
souvent par l'utilisation de télescopes géants
et puissants, l'Agence spatiale canadienne se prépare
à attaquer les frontières du savoir avec
ce petit instrument. De son vrai nom, MOST, parce qu'il
étudiera la Microvariabilité et les Oscillations
Stellaires, il est conçu pour ausculter le cur
même des étoiles en mesurant précisément
les variations de leur surface avec une précision
hors de portée pour le télescope spatial
Hubble.
Les astronomes parviendront, à
l'aide de ces études, à préciser
l'âge de l'Univers. Ils sauront mieux anticiper
le destin de notre Soleil et même, mieux définir
la nature des planètes qui gravitent autour des
autres étoiles.
L'un des pères du télescope
canadien est Jaymie Mattews, un professeur associé
de l'Université de la Colombie-Britannique. Il
dirige également la petite équipe qui
interprétera les résultats.
D'un poids de 60 kg, MOST sera lancé
du cosmodrôme russe de Pletsek le 17 décembre
2002. Il gravitera autour de la Terre sur une orbite
polaire, à 950 km d'altitude. C'est un projet
de 10 millions$, et il n'en existe qu'un seul exemplaire.