Crise étudiante
(ASP) - Les étudiants inscrits
aux cycles supérieurs (maîtrise et doctorat)
sont moins nombreux à sinscrire en chimie
et en physique. A travers le monde occidental, ce phénomène
surgit des statistiques depuis peu, et commence à
générer des cris dalarme: dans une
édition récente de la revue britannique
Nature par exemple, on parlait dune véritable
atmosphère de "crise" du côté
des chimistes britanniques, à la suite de la
publication dun rapport gouvernemental faisant
état dune baisse "dramatique"
du nombre détudiants universitaires dans
cette discipline.
Cest en fait lensemble des
sciences physiques qui est touché, ce qui relance
léternelle question: comment vendre la
science aux jeunes? "Il y a un problème
avec la jeune génération" commence
léditorialiste de Nature dans lédition
du 2 mai, et "davantage defforts se doivent
dêtre faits afin dinformer les gens
des avantages liés à des carrières
aussi bien à lextérieur des sciences
quà lintérieur".
"Lintérêt déclinant
à légard des sciences chez les adolescents
est une préoccupation globale. Des rapports récents
ont mis en lumière une réduction du nombre
détudiants ayant choisi détudier
la chimie et la physique à luniversité:
les étudiants britanniques en chimie sont en
baisse de 25%, et les étudiants français
en physique ont diminué de 46% au cours des dernières
années. LAllemagne, les Etats-Unis et le
Japon font face à des problèmes similaires",
affirme Nature, sappuyant notamment sur
les rapports en provenance de regroupements professionnels
comme la Société américaine de
chimie.
Ceci dit, pourquoi sont-ils moins nombreux
à sintéresser aux sciences physiques ?
Certaines raisons sont familières: "la science,
écrit léditorialiste anonyme, est
universellement considérée comme un sujet
difficile, et au niveau scolaire est bourrée
de données factuelles, laissant peu de place
à la créativité ou au débat".
Par ailleurs, peu de jeunes sont au courant des perspectives
demploi liées à des études
en chimie ou en physique.
Dautres explications sont inédites:
pour Zoe Thorn, enseignante en chimie à lécole
secondaire du comté de Saffron Waldon (Essex),
les avancées récentes en biologie moléculaire
et en génomique attireraient davantage détudiants
vers les sciences de la vie que vers les sciences physiques.
Si elle a raison, ce glissement nest pas près
de sinterrompre, et rien quen Angleterre,
une douzaine de départements de chimie pourraient
devoir fermer leurs portes.