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Le 7 octobre 2002



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Portrait d'un tueur en série

(Agence Science-Presse) - On ne s'en rend plus compte en Europe et en Amérique du Nord -où la malaria est éradiquée depuis les années 60- mais la malaria n'a pas toujours été une maladie associée à l'Afrique. En fait, les plus anciens cas connus de malaria ont été découverts l'an dernier par des chercheurs britanniques, sur des squelettes d'enfants romains: en l'an 450, une épidémie de malaria a en effet frappé la ville de Rome et le parasite a laissé des traces de ADN dans ces squelettes.

Jusqu'au XIXe siècle, la plupart des scientifiques croyaient que la malaria, qu'on appelle aussi le paludisme, était transmise par des vapeurs nocives émises par les marais. D'où le mot malaria -mauvais air. L'idée que le mal puisse être transmis par des moustiques n'a pris de la valeur que le jour où Louis Pasteur est débarqué avec sa théorie de bestioles invisibles à l'oeil nu: les microbes. Si de telles créatures existaient, a-t-on commencé à raisonner, ne pourraient-elles pas se transmettre par l'intermédiaire de piqûres de moustiques? En 1880, pour la première fois, le parasite était identifié dans le sang humain par un médecin de l'armée française, Alphonse Laveran, alors en poste à Alger. Il obtient en 1887 son nom latin: Plasmodium falciparum.

Le Plasmodium falciparum est ce qu'on appelle un eukaryote, une classe de micro-organismes distincte des bactéries.

En 1897, un autre Britannique, lui aussi médecin militaire, Ronald Ross, alors en poste en Inde, observe pour la première fois le parasite chez un moustique qui vient de piquer un patient. Observant plus attentivement d'autres moustiques, il découvre alors, dans leur tube digestif, des Plasmodium falciparum à différents stades de leur développement. Il apporte ainsi la preuve que ce sont bel et bien les moustiques femelles -les mâles ne piquent pas- qui transmettent la malaria. Ce qui lui vaudra le Prix Nobel de médecine en 1902. Le cycle complet du développement du parasite -il migre vers les glandes salivaires du moustique, d'où il est injecté aux humains- ne sera décrit qu'en 1948, également par une équipe britannique.

Les symptômes de la malaria -fièvre, frissons et crampes- se développent lorsque le parasite, après être passé dans le sang, émerge du foie, une semaine ou un mois après la piqûre d'insecte.

Les premiers habitants de l'Amérique du Sud utilisaient les feuilles d'un arbre appelé cinchona, ou quinine, pour combattre la malaria, depuis au moins les années 1600. Bien qu'elle n'élimine pas vraiment le parasite -elle le chasse du sang, ce qui contribue à réduire la fièvre- la quinine fut tout de même le seul médicament connu contre cette maladie jusqu'en 1934. C'est à cette date que des chimistes allemands mirent au point la chloroquine, un médicament qui tue véritablement le Plasmodium falciparum. Le problème est qu'aujourd'hui, on recense de plus en plus de cas de Plasmodium falciparum résistants à la chloroquine.

On compte aujourd'hui 170 espèces de parasites responsables de la malaria, que des moustiques transmettent ensuite aux reptiles, aux oiseaux et aux mammifères. C'est toutefois Plasmodium falciparum qui cause la forme de malaria la plus sévère. Quant aux moustiques, deux douzaines d'espèces d'anophèles (Anopheles mosquito, de son nom latin) peuvent transmettre la malaria aux humains.

Y a-t-il aujourd'hui un million de morts par année? Deux millions? Les deux chiffres ont tour à tour été évoqués au cours des derniers jours, alors qu'on annonçait avoir enfin achevé, après six ans de travail, le décodage des 5400 gènes de ce parasite tueur. L'incertitude quant au total de morts rappelle que dans plusieurs pays pauvres, déterminer la cause du décès d'une personne affaiblie par la malnutrition et la sécheresse devient très secondaire.

"C'est pire qu'il y a 50 ans", affirme à la revue Nature l'expert en malaria Robert Desowitz, de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. "J'ai vu une longue série de percées techniques, chacune promettant le Saint-Graal. Toutes ont laissé des traces positives, mais aucune n'a rempli les promesses de leurs défenseurs."

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