Science, sécurité et 11 septembre
(Agence Science-Presse) - On n'y échappe
pas. Nous aussi, on va vous parler du 11 septembre.
Mais seulement pour cet article-ci, promis.
Cest que la science elle non plus
ny a pas échappé. Les mesures de
sécurité accrues ont entraÎné
quelques protestations, et ont fait craindre, entre
autres choses, que les recherches en biologie ne soient
sérieusement ralenties. Quon pense, par
exemple, à tous ces chercheurs qui gravitent
autour des maladies infectueuses. Eh bien un an plus
tard, ce nest plus une simple crainte. On commence
bel et bien à mesurer les effets de la paranoïa
qui a gagné en un rien de temps tous les niveaux
de ladministration américaine.
Ainsi, ces plans dressés à
lUniversité du Kentucky pour un édifice
de 48 millions$ destiné à abriter les
départements de chimie, de biologie et de génie.
Ils ont dû être repensés de haut
en bas lorsque daucuns ont jugé mauvaise
lidée de placer sur le même plancher
les bureaux des professeurs et les laboratoires: de
cette façon, nimporte quel étudiant
allant voir son professeur aurait pu avoir accès
aux laboratoires et aux produits dangereux. La sécurité
a dit non, et larchitecte est retourné
à ses plans.
Moins anodine est cette obligation quont
désormais, depuis le printemps dernier, tous
les centres de recherche et toutes les universités
de prévenir les autorités fédérales
de tout matériel pouvant potentiellement servir
darme biologique ou chimique et de fournir
une liste de tous ceux qui ont accès à
ce matériel. Or, la liste de ces "produits
dangereux" est singulièrement longue, et
dans les semaines à venir, le ministère
de lAgriculture doit encore lallonger, raconte
la revue Science.
Où en sera-t-on, au 2e
anniversaire du 11 septembre? Et sil doit se produire
un autre attentat, quajoutera-t-on aux mesures
de sécurité? Où cela sarrêtera-t-il?