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Le 11 février 2002



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La recherche universitaire vs. le New York Times

(ASP) - Une décision de la Cour suprême rendue il y a six mois dans l’indifférence la plus totale des chercheurs, commence à les affecter plus qu’ils ne l’auraient jamais imaginé. Les banques de donnéees de journaux et de magazines sont en train de se transformer en fromages gruyère.

Il y a six mois en effet, une poursuite judiciaire amorcée depuis sept ans arrivait finalement à son terme : la Cour suprême des États-Unis donnait raison au journaliste pigiste Jonathan Tasini, dans sa lutte contre une demi-douzaine de géants des télécommunications et des médias: non, concluaient les juges, les créateurs de ces banques de données qui archivent les articles des journaux et des magazines n’ont pas le droit de réutiliser ces textes sans avoir obtenu l’autorisation de leurs auteurs. Du moins, lorsque ceux-ci sont des pigistes. Ce qui signifie que journaux et magazines devront verser une compensation à leurs pigistes pour chaque article réutilisé —ou, à tout le moins, s’entendre avec eux, ce que fort peu ont essayé de faire jusqu’ici.

Le problème pour les chercheurs a surgi dès le lendemain de la décision, lorsque les journaux, dont rien de moins que le New York Times et le Washington Post, ont annoncé qu’ils retireraient de leurs banques de données les articles des pigistes qui ont refusé de donner leur accord. Ce qui, mine de rien, pour des banques de données qui permettent de reculer de 10, voire 20 ans, en arrière, fait des dizaines de milliers de textes.

Et pas seulement les chercheurs, mais une foule d’enseignants, comme Xiaotian Chen, de l’Université d’État Truman, qui fait l’objet d’un article dans une édition récente de la Chronicle of Higher Education. Des articles qu’il avait sélectionnés le printemps dernier dans la prestigieuse banque Nexis-Lexis étaient soudain introuvables ces dernières semaines, lorsqu’il a confié une recherche à ses étudiants.

Les bibliothécaires sont outrés. "Presque 20 années d’histoire des journaux, source vitale d’information pour ceux qui étudient l’histoire, les sciences politiques, la société, les médias et autres sujets, se retrouvent avec davantage de trous qu’un bloc de fromage suisse ", écrit la Chronicle. Qui s’inquiète du même souffle des autres poursuites judiciaires en cours, dont la plus notable est celle qui est dirigée par des photographes du National Geographic Magazine.

"Nul dans les universités ne semble savoir combien d’articles, et lesquels, sont manquants." D’autant plus qu’une banque de données électronique, ce n’est pas comme un journal imprimé : vous ne pouvez pas la feuilleter au hasard, pour vous apercevoir tout à coup qu’il y a un trou dans telle et telle page.

Interrogé à ce sujet, l’historien Lee W. Formwalt, 50 ans, directeur de l’Organisation des historiens américains, juge que la situation n’est pas aussi grave qu’elle y paraît, et espère que cela obligera les étudiants à revenir à la bonne vieille méthode : fouiller dans les archives imprimées. Mais il n’est pas sûr que la génération qui le suit voit les choses de la même façon.

La réaction des éditeurs est " dévastatrice " pour la recherche historique et les sciences sociales en général, juge Stanley N. Katz, professeur d’histoire à l’Université Princeton. L’un de ses collègues, par exemple, travaille sur les batailles culturelles déclenchées dans 75 villes entre 1995 et 1998... Une recherche qu’il n’aurait même pas osé entreprendre sans ces banques électroniques —et qui, à présent, risque d’être complètement biaisée à cause de ces omissions.

L’Association américaine des bibliothécaires et l’Association des bibliothèques de recherche avaient donné leur appui aux pigistes dans leur lutte contre les éditeurs, ainsi qu’un grand nombre d’historiens, dont Stanley Katz.

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