L'anthrax est de plus en plus américain (suite)
(ASP) - Les chercheurs qui tentent de
décoder la signature génétique
de l'anthrax qui s'est retrouvé dans plusieurs
enveloppes l'automne dernier, continuent de progresser,
et continuer d'accumuler preuve après preuve
de l'origine américaine de cette souche.
Ils sont en fait rendu si loin qu'ils
ont pu publier, la semaine dernière dans l'édition
en ligne de la revue américaine Science,
une analyse du génome de cette bestiole, analyse
qui révèle à première vue
peu d'informations utiles pour les enquêteurs:
on sait qu'il s'agit de la même famille d'anthrax
(appelée la souche Ames) qui a été
"cultivée" dans des laboratoires militaires américains
au cours des années 80, mais
on n'a pas pu pointer avec davantage de précision
"le" laboratoire.
Le magazine britannique The New Scientist
toutefois, toujours en avance d'une case sur tous
les autres médias dans cette affaire (voir ce
texte de même que
celui-ci), révèle que deux séquences
de référence permettent "fort probablement"
de lier la "famille" de l'anthrax envoyé par
la poste à la famille cultivée à
l'Institut de recherches médicales de l'armée
pour les maladies infectieuses de Fort Detrick, Maryland.
Mieux encore, les
différences génétiques entre les
deux sont très faibles, ce qui signifie qu'il
n'y a qu'une différence de quelques générations.
Autrement dit, on a affaire à quelqu'un qui a
mis la main sur un échantillon cultivé
dans les années 80 à Fort Detrick, et
l'a "cultivé" pendant relativement peu de temps.
L'analyse a été réalisée
à partir de bactéries recueillies sur
la première victime des attaques à l'anthrax,
le journaliste Robert Stevens, décédé
en Floride il y a sept mois. Elle a été
menée par l'Institut de rercherche génomique
de Rockville, Maryland et à l'Université
de l'Arizona du Nord.