Comment (re)construire un humain grâce
au clonage
(ASP) - Un homme paralysé à
la suite d'un accident de vélo espère
que le clonage humain lui permettra un jour de revivre
une vie normale. Cet homme est, de plus, médecin.
Et il s'est porté volontaire pour donner quelques-unes
de ses cellules à des scientifiques spécialisés
en clonage d'embryons.
Le Dr Judson Somerville, du Texas, est
l'un des intervenants dans le cadre d'une série
de quatre émissions scientifiques que diffuse
actuellement la BBC, intitulée Comment construire
un humain (How to Build a Human). Cette série
se donne pour objectif de tracer un état de la
situation dans le vaste et controversé domaine
des expériences biomédicales sur les humains:
cellules-souches, xénogreffes, manipulations
génétiques et, bien sûr, technologies
de reproduction et clonage. Y apparaît notamment
un autre scientifique, José Cibelli, chef de
la recherche chez la compagnie américaine Advanced
Cell Technology, cette compagnie qui a annoncé
il
y a quelques semaines avoir cloné un embryon
humain (en réalité, un amalgame de quatre
à six cellules, non viables). L'entrevue a été
menée avant la controverse ainsi créée
par cette compagnie.
Il se trouve que Judson Somerville est
justement le "cobaye" du Dr Cibelli: ce sont ses cellules
qui ont servi à ces expériences de clonage.
L'espoir est d'arriver à créer
non pas un être humain qui serait le double de
M. Somerville, mais à faire en sorte que ses
cellules se dédoublent -se clonent- sous la forme
d'un fragment de colonne vertébrale, qui permettrait
de réparer celle de M. Somerville qui a été
rompue en1990, lors de son accident. C'est, à
la base, le principe de ces cellules-souches, dont les
scientifiques rêvent depuis des années:
des cellules d'embryons qui ne se sont pas encore spécialisées,
et auxquelles on pourrait par conséquent ordonner
de se transformer en n'importe quel organe ou partie
d'organe de notre corps.
Si, bien sûr, on arrive à
contrôler les "signaux" qui permettent
"d'ordonner" à ces cellules de se transformer
en ce que l'on veut...