Une révolution verte génétiquement
modifiée
(ASP) - Si le monde doit vivre une deuxième
révolution verte au XXIe siècle, celle-ci
sera génétiquement modifiée. Le
riz, dont on vient tout juste de publier la première
carte du génome, sera ainsi aux premières
loges.
Pour la revue Nature, rien à
faire: ce futur est inévitable. La population
mondiale atteindra, vers l'an 2050, les 8 milliards.
Et la majorité en Asie où, déjà,
la malnutrition fait des ravages. Or, la production
de riz s'accroît, mais la capacité des
champs approche rapidement de ses limites théoriques.
Conséquence: il va falloir un riz
amélioré. Et la seule façon d'accroître
la production à ce stade, "c'est d'augmenter
l'efficacité photosynthétique". En d'autres
termes, la photosynthèse. En d'autres termes,
la quantité d'énergie que récolte
la plante à partir du soleil. Et pour en arriver
là, il faut jouer à l'intérieur
des gènes de la plante.
John Sheeny, écologiste à
l'Institut international de recherche sur le riz de
Manille (Philippines) évalue à 20% la
croissance qu'un tel exploit pourrait apporter.
La première révolution verte,
dans les années 60, s'était appuyée
sur de nouvelles variétés de riz, de maïs
et de blé nains: davantage de grains, pour des
tiges plus courtes. Cette deuxième révolution,
en comparaison, serait techniquement pas mal plus difficile
à réaliser, mais plusieurs pas ont été
franchis, puisqu'on connaît déjà
les gènes qui agissent sur la photosynthèse
de la plante.
Mais surtout, cette révolution
serait politiquement plus risquée, compte tenu
de ce que représente le génie génétique
et les OGM à l'heure actuelle. Un "détail"
sur lequel ne s'attarde pas du tout la prédiction
de Nature