Souris, ton génome

(ASP) - Un premier brouillon du génome de la souris a été publié au début du mois. Et contrairement à ce qui s’est produit avec les génomes de l’humain ou, plus récemment, du riz (voir ce texte), celui-là n’a pas été victime d’une controverse: l’ensemble des données a été immédiatement rendu public, gratuitement.

La souris serait-elle moins importante que le riz? En un certain sens, oui. Le riz a une plus grande valeur économique, étant le premier aliment de plus d’un milliard de personnes. Il y avait donc eu, pour lui, bataille entre deux groupes de chercheurs internationaux pour être les premiers à en décoder le génome.

Le décodage de la souris, pourtant, a lui aussi été attaqué par deux groupes. Le premier est celui qui vient de rendre publiques ces données sur GenBank, la principal banque de données mondiale en la matière: le Consortium du séquençage du génome de la souris, autour duquel les intérêts financiers qui s’agitaient étaient beaucoup moins pesants. L’autre groupe est celui de la compagnie privée Celera, la même qui avait généré toute cette controverse autour du génome humain, et qui prévoit, comme de juste, ne distribuer ses propres données qu’au compte-goutte. Et uniquement si vous êtes prêts à payer.

Car la souris et ses 25 à 30 000 gènes pourraient contenir plusieurs secrets: nous partageons énormément de gènes avec elle, de sorte que, de la comparaison de plusieurs séquences de son génome et du nôtre —ce qu’on appelle la génomique comparée- jailliront plusieurs découvertes intéressantes pour les médecins, au cours des prochaines années.