La science du volcan du Congo
(ASP) - Le Mont Nyaragongo, dans la République
démocratique du Congo, qui a fait éruption
la semaine dernière, est lun des plus actifs
de toute lAfrique.
Il fait partie dun groupe de pas
moins de huit volcans appelée la chaîne
des Virunga- qui courent le long des frontières
communes aux États du Congo, du Rwanda et de
lOuganda. Des huit, le Nyaragongo et le Nyamuragira
sont ceux
qui ont, de loin, lhistoire la plus tumultueuse.
Du moins, lhistoire récente.
Ainsi, la dernière crise du Nyamuragira
remonte à lan dernier (il n'y avait pas
eu de décès), et celle du Nyaragongo,
à 1994 autant dire il y a un bref instant,
à léchelle géologique- lorque
de la lave était apparue sur le cratère
du sommet. Mais il ny avait pas eu déruption
à ce moment. Alors que la semaine dernière,
ce à quoi les résidents ont eu le douloureux
privilège dassister, cest à
de la lave voyageant, en certains endroits, jusquà
60 kilomètres à lheure plus
vite quune voiture sur une route encaissée.
Lactivité intense de la chaîne
des Virunga sexplique par le fait que cette région
est assise sur une fracture de la croûte terrestre,
faisant partie de la plus vaste Faille Est-africaine.
Et il ne faut pas simaginer quune
fois la lave arrêtée, et refroidie, les
problèmes cessent : si la lave a atteint
un lac (le lac Kivu est juste à côté),
ou un cours deau, les risques dempoisonnement
sont élevés.
Il y avait même un autre risque,
aujourdhui écarté, mais qui était
ainsi décrit vendredi dernier, sur les ondes
de la BBC, par un expert de la Commission géologique
américaine: "un flot de lave en fusion tombant
dans les profondeurs du lac" pourrait déclencher
une réaction en chaîne. En entrant en contact
avec les poches de dioxyde de carbone et de méthane
qui dorment depuis des millions dannées
là-dessous, elle ferait remonter ces gaz vers
la surface, où ils formeraient un nuage asphyxiant
et inflammable.
Comme si le volcan nétait
pas une calamité suffisante...
En 1986, le lac Nyos, au Cameroun, avait
relâché un " nuage "
de ce genre, qui avait tué plus de 1700 personnes.