Ebola maîtrisé... pour cette fois
LIBREVILLE (ASP) - Lépidémie
de fièvre Ebola qui avait à nouveau frappé
lAfrique de lOuest, semble maîtrisée.
Et elle sachève sur une mesure qui risque
de se révéler plus impopulaire que la
fièvre elle-même: le gouvernement du Gabon
a, après moult hésitations, interdit le
20 avril la chasse et la consommation de viande de primates.
Cest en effet lépidémie
de fièvre hémorragique Ebola qui a précipité
cette mesure. "Lépidémie est
maintenant bien maîtrisée, selon le communiqué
du ministère de la Santé. Il ny
a plus ni nouveau cas, ni malade. Les derniers sujets
contacts sont sortis de la surveillance épidémiologique
le 14 avril." Mais comme, selon une hypothèse
en vigueur, ce virus serait transmis aux hommes après
la consommation de viande de brousse et en particulier
celle de singes, on ne veut prendre aucun risque.
Lépidémie qui sévissait
au Gabon aura été la plus longue des épidémies
de ce genre jusquici recensées en Afrique.
Selon le ministre de la Santé, Faustin Boukoubi,
on aurait enregistré 65 cas, et 58 décès.
Le Gabon a connu quatre épidémies
de fièvre Ebola. Chaque fois, la contamination
initiale de lhomme "sest faite à
travers la manipulation des primates sauvages, notamment
les chimpanzés et les gorilles", avance
le ministère de la Santé. Cette crise-ci
a commencé en octobre dans le petit village de
Ntolo, au nord-est du Gabon.
Ebola porte le nom dune rivière
de la République Démocratique du Congo,
où il avait été découvert
en 1976; la même année, il avait également
été identifié à Nzara, dans
la province ouest-équatoriale du Soudan, soit
dans la même région. Au Gabon, la fièvre
hémorragique Ebola fut identifiée pour
la première fois en 1994 et des flambées
épidémiques se sont produites en février
et juillet 1996, faisant 86 morts. Depuis janvier 2002,
la consommation de viande de brousse est en chute libre,
à cause de la psychose créée par
lépidémie.
Difficile toutefois de croire que la cervelle
de singe ne sera plus au menu des grandes fêtes
villageoises. Au plus fort de lépidémie,
les chasseurs touchaient les animaux trouvés
morts dans la forêt et se ruaient sur ceux ayant
un comportement anormal, cest-à-dire ne
fuyant pas devant le chasseur. Pour les scientifiques
de lOrganisation mondiale de la santé,
les forêts tropicales dAfrique et dAsie
constituent des réservoirs naturels du virus
Ebola, de sorte que ce nest quune question
de temps avant que la maladie ne resurgisse, ici ou
là.