Comment différencier une météorite
et une bombe atomique
(ASP) - La confusion a de quoi inquiéter:
la chute dune grosse météorite,
et lexplosion dune bombe atomique, font
le même bruit, aux yeux des appareils qui surveillent
les activités nucléaires de "lennemi".
En conséquence, un bolide venu de lespace
pourrait fort bien déclencher une guerre nucléaire,
si quelquun décidait de "riposter"...
Cest depuis les années 70
que les astronomes préviennent de ce risque les
autorités, en particulier les Américains
et les Soviétiques de lépoque. Mais
cest seulement maintenant que, pour la première
fois, on pense avoir trouvé un moyen de différencier
les deux "attaquants". Grâce aux géologues.
Ceux-ci, qui en connaissent un bout en
météorites, si pas en bombes atomiques,
ont en effet passé les dernières décennies
à décortiquer les sons que produisent
un caillou venu de lespace, lorsquil explose
à haute altitude cette explosion étant
souvent le résultat de sa très violente
"collision" avec notre atmosphère.
Les sons à basse fréquence que cela produit
pourraient être facilement détectés
par un réseau international dappareils
dotés de micros tout ce quil y a de banal,
écrivent-ils dans la dernière édition
des Geophysical Research Letters.
Ce nest pas quune lubie de
géologues: les militaires sont particulièrement
intéressés par lidée, révèle
le service dinformation de la revue Nature,
en cette heure où tous les pays dotés
de larmée nucléaire se lancent dans
des programmes de démantèlement de leur
arsenal. Comme aucun de ces pays ne fait pleinement
confiance aux autres, une méthode infaillible
pour distinguer un bolide cosmique dune explosion
atomique clandestine, serait grandement appréciée.
Une météorite dà
peine 5 mètres de diamètre produit, en
explosant, une force égale à 10 000 tonnes
de TNT soit léquivalent de la bombe
atomique larguée sur Nagasaki en 1945. Or, on
estime que cinq ou six météorites de cette
taille nous tombent dessus... chaque année.
Détail qui ne plaira pas à
tout le monde: les Etats-Unis serait le seul pays actuellement
capable de mettre en place un tel réseau découte,
grâce à son propre réseau de satellites
et de radars. De fait, cette écoute existe déjà:
mais les données récoltées ne sont
rendues publiques que des mois plus tard, le temps que
de multiples fonctionnaires de la sécurité
nationale et de la Défense ne les aient soigneusement
étudiées...