L'écotourisme est sur une pente glissante

(ASP) - L’écotourisme est une brillante idée. Mais combien mal partie.

C’en est jusqu’aux médias alternatifs qui s’inquiètent, eux qui devraient pourtant être les défenseurs sans limites de ce concept: à l’heure où le tourisme est l’une des plus grandes industries du monde, il faut, disent-ils, rendre cette industrie consciente des dégâts qu’elle cause à l’environnement. Bref, développer un tourisme —et des touristes- plus respectueux. Le concept a si rapidement fait son chemin que l’année 2002 a été décrétée année internationale de l’écotourisme par les Nations Unies.

Sauf que. Le premier problème est que "personne n’a encore vraiment défini l’écotourisme; personne ne sait vraiment ce que ça veut dire", écrit pour l’agence de presse Alternet David Nicholson-Lord. Et dans ce vide, se sont engouffrés tout un tas d’experts en marketing et de promoteurs immobiliers qui veulent se donner une image de défenseur de l’environnement —et qui y parviennent ! "J’ai entendu un casino au Laos se décrire comme éco-touristique... parce qu’il était situé dans une région encore intacte."

Et encore, l’écotourisme ne représente-t-il pour l’instant que 2 à 4% des dépenses internationales de voyages. Imaginez, écrit l’auteur, s’il devait en arriver à dominer l’industrie touristique: si n’importe quel projet, polluant, destructeur d’écosystème et expropriateur de populations locales, en arrive à recevoir l’étiquette "écotouristique", quel aura été le progrès?