L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 28 août 2002



Retour au sommaire des capsules

L'agriculture prise en otage par le commerce

JOHANNESBURG (Agence Science-Presse) - La pauvreté ne pourra véritablement être diminuée qu’avec un accès à la terre pour les plus démunis de la planète. Ce discours, qui dominait pendant les jours précédant le Sommet de la Terre, vient de passer aux oubliettes.

Deux jours après l’ouverture de cette Conférence des Nations Unies sur le développement et l’environnement, les questions commerciales ont en effet écrasé les préoccupations d’un développement durable de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, de la santé...

Ce sont les délégations du Canada, des Etats-Unis et de l’Australie qui mènent la fronde. Les trois pays industrialisés ont uni leurs efforts pour abaisser de manière significative les paragraphes du document de travail de la Déclaration de Johannesburg qui ne donnent pas préséance aux accords commerciaux négociés à Doha, en novembre 2001.

Les délégués de ces pays, qualifiés "d’axes du mal de l’environnement" par le groupe écologiste international Les Amis de la Terre, continuent d’associer toute aide au développement à la nécessité pour les pays les moins développés d'éliminer toutes contraintes tarifaires et autres programmes qui entravent l’exportation des produits et services. Dans la journée du 26 août, les questions d’une meilleure redistribution des terres, de leurs accès et d’une ouverture des institutions financières au crédit agricole pour les femmes sont complètement passées au second plan.

Des paysans sans terre

Le Mouvement des peuples sans terre de l’Afrique avait pourtant remporté un certain succès médiatique, avant l’ouverture du Sommet. La semaine dernière, une manifestation non autorisée, tenue dans les rues de Johannesburg a donné lieu à l’arrestation de 77 personnes. L’une d’entre elles, Ann Eveleth, porte-parole du groupe, est demeurée emprisonnée, projetant du même coup le mouvement à la une des journaux.

Lundi, parallèlement à la Cérémonie d’ouverture du Sommet par le président Thabo Mbeki, les questions de l’agriculture ont dominé les discussions. Appuyé par des organisations de défense des paysans de 15 autres pays, dont l’Union Paysanne du Québec, représentée par Maxime Laplante, le Mouvement des peuples sans terre a martelé les revendications des ruraux d’à travers le monde : des terres, de la nourriture, des emplois. "Après l’apartheid, le régime a changé mais il n’est pas plus facile d’avoir accès à la terre."

Le mouvement des femmes pour l’environnement et le développement suit de très près les actions de ces "sans terre". Plusieurs femmes étaient parmi les 77 personnes arrêtées.

Les femmes estiment essentiel que les lois des pays du Sud soient modifiées pour contrer de vieilles pratiques culturelles qui les obligent à cultiver la terre mais jamais sans leur permettre de la posséder. "Donnez-nous accès aux terres et au crédit et nous résoudrons les problèmes de pauvreté", ont-elles lancé lors d’un atelier très fréquenté portant sur les femmes et la ruralité.

Les questions agricoles ont aussi dominé la conférence de presse tenue par Ian Johnson, vice-président au développement durable de la Banque Mondiale. Celle-ci est accusée de soutenir l’agriculture industrielle au détriment de celle des paysans. "L’Afrique doit refocaliser sur la productivité agricole si elle veut sortir de la pauvreté. Pour ce faire, elle a besoin d’une nouvelle révolution", a-t-il mentionné sans dire clairement si, aux yeux de la Banque Mondiale, cette révolution inclut l’acceptation des semences génétiquement modifiées. C'est que peu avant le Sommet, trois pays d'Afrique, le Mozambique, le Zimbabwe et la Zambie, ont rejeté l’aide humanitaire en provenance des Etats-Unis, parce qu'elle était composée de grains génétiquement modifiés (voir ce texte).

Denise Proulx

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

En manchette cette semaine:

La déprime des écologistes


Archives des capsules

Les capsules les plus populaires des 3 derniers mois


Voyez aussi nos nouvelles québécoises




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site