Le réchauffement global fait la joie
des archéologues
(ASP) - Tout le monde ne pleure pas le
réchauffement de la planète et la fonte
des glaciers. Les archéologues et les chasseurs
de fossiles découvrent, grâce au recul
des glaces, des restes danimaux et dhumains
vieux de milliers dannées... et se précipitent
dans de plus en plus dendroits isolés,
afin de sauver ces restes avant quils ne se décomposent.
Il y a eu par exemple le cas de ce technicien
de la faune du Yukon, Gerald Kuzyk qui, à lété
1997, découvrit par hasard un véritable
trésor: mammifères, oiseaux, rongeurs,
et artefacts humains, couvrant une période allant
dil y a 8300 ans jusquà une époque
récente. Soit toute la période pendant
laquelle cette région était recouverte
de glace. Il y a eu aussi cet homme des glaces de 5300
ans, Ootzi, retrouvé à la frontière
italo-autrichienne il y a quelques années, avec
ses armes et ses vêtements.
Mieux encore, ce ne sont pas que des ossements
que lon retrouve mais des tissus intacts, avec
des fragments dADN.
Le potentiel de découverte dans
plusieurs domaines (archéologie, histoire, biologie,
etc.) est donc "énorme", évalue
Rick Farnell, biologiste attaché au même
département que Kuzyk. "Cest un des
rares avantages du changement climatique", ajoute-t-il
en
entrevue pour la revue Science.
Le problème pour ces experts est
évidemment de récupérer ces restes
avant quils ne se décomposent, au moment
de leur première exposition à lair
libre depuis des milliers dannées. En mars,
le glaciologue Mark Dyurgerov, de lUniversité
du Colorado publiait un rapport où il identifiait
lAlaska, les Andes et lAsie centrale comme
des régions à suivre de près. Ce
qui fait pas mal de territoire à couvrir...
Dautant plus quen certains
endroits, le rythme de recul de glaces saccélère.
Le glacier Qori, dans les Andes péruviennes,
reculait de 4,7 mètres par an depuis les années
1960. Lan dernier, en une seule semaine, il a
perdu 4 autres mètres!
Personne ne peut évidemment dire
combien de trésors il reste à découvrir...
ni combien de temps ils survivront aux aléas
climatiques, aux animaux de passage, qui nont
pas de problèmes à manger une viande vieille
de 5000 ans... et aux promeneurs qui se font soudain
plus nombreux dans une région, dès quon
fait état de semblables découvertes.