Le politiquement correct nuit à la génétique
(ASP) - Le mouvement "politiquement correct"
est souvent critiqué pour sa tendance à
tout niveler par le bas. Voilà que les généticiens
en rajoutent: depuis des années disent-ils, dans
un désir de ne froisser personne, la société
veut à un tel point gommer la notion de groupe
ethnique, qu'elle finit par nuire à la recherche
scientifique -et en particulier, à la génétique.
Qu'on le veuille ou non, il y a bel et
bien eu des groupes qui se sont séparés
les uns des autres, au fil des millénaires. Et
de ces distinctions ont émergé des gènes
particuliers, qui se retrouvent plus souvent dans un
groupe que dans un autre. On ne peut étudier
la répartition des maladies, bref, on ne peut
faire de recherche médicale, sans faire de distinction
entre les différents groupes ethniques. C'est
la position que prend le généticien Neil
Risch, dans un commentaire co-signé par quelques-uns
de ses collègues et publié dans la revue
en ligne Genome Biology. "Ignorer nos différences,
même avec la meilleure des intentions, va ultimement
rendre un très mauvais service à ceux
qui font partie d'une minorité."
Sans surprise, d'autres lui ont déjà
répondu. Pour Harold Freeman, de l'Institut national
du cancer, ce sont des facteurs culturels qu'il faudrait
prendre en considération dans les études
génétiques. Bien sûr qu'il y a des
différences d'une population à l'autre
-par exemple, dans l'efficacité d'un médicament-
mais elles ne sont pas de nature ethnique -par exemple,
les Blancs contre les Noirs. Pire encore, si on se rend
compte qu'un médicament fonctionne moins bien
chez les Afro-Américains que chez les Caucasiens,
doit-on cesser de le prescrire d'un coup à tous
les Afro-Américains, tout en sachant qu'il y
en a certains chez qui il aurait tout de même
fonctionné?