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semaine du 11 novembre 2002



Espèces menacées... par la politique

Les espèces menacées de disparition sont encore plus menacées par la politique... dans le cadre d'un congrès mondial qui vise pourtant à les sauver!

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On l'appelle CITES: Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. En vigueur depuis 27 ans, elle ne fait pas les manchettes, bien qu'elle réunisse en ce moment, à Santiago (Chili), sous l'égide des Nations Unies, 2000 représentants, gouvernementaux et non-gouvernementaux, de 160 pays, du 3 au 15 novembre. C'est la grand-messe mondiale où doivent en théorie se décider des règles et des lois qui sauveront des centaines d'espèces animales et végétales.

Sauf qu'à l'heure où ce congrès voit défiler des accusations de corruption, de pots-de-vins, d'espionnage et de menaces physiques, la survie des espèces ne semble pas du tout sur la bonne voie...

En théorie, les congrès de CITES doivent surtout parler de science: la démographie de telle et telle espèce, l'impact sur sa santé de la chasse, de la pêche, ou de la pollution. Si la menace qui pèse sur une espèce est jugée suffisamment grave, les délégués vont alors voter pour en réglementer le commerce, voire imposer un embargo international.

"Malheureusement, rapporte pour la BBC Sue Leverman, du Fonds mondial pour la nature, nous assistons à une politisation terrible des débats", à un niveau "que je n'ai jamais vu à aucun congrès CITES jusqu'ici".

C'est qu'il y a des milliards de dollars en jeu: chasse et pêche, mais aussi tout le marché noir des animaux rares transportés illégalement d'un pays à l'autre, sans oublier les pénis de phoques ou l'ivoire d'éléphant. Toutes sortes de lobbys tentent donc de faire annuler un vote qui risque de leur 'être défavorable, en échange d'un appui à un pays pauvre -ou parfois, affirment certains délégués, sous le couvert d'une menace "physique ou économique".

Le Japon est-il dans le camp de ceux qui ont fait des menaces? En tout cas, selon Mme Leverman, "il tente de bloquer toutes les propositions liées à la pêche", au moment où il se retrouve à nouveau sur la sellette pour avoir contourné une fois encore l'interdiction internationale de pêche à la baleine en vigueur depuis 1986: quelque 400 petits rorquals seront prochainement tués "sous couvert d'étude scientifique", apprenait-on la semaine dernière. Officiellement, les cinq baleiniers qui ont quitté le port de Shimonoseki, sont partis pour une expédition scientifique de six mois dans l'océan Antarctique. Officieusement, les rorquals capturés et tués seront revendus sur les marchés japonais. Le Japon, ironise Libération, n'a commencé à se passionner pour la recherche scientifique sur les baleines qu'en 1987 -tout de suite après la signature du traité international interdisant la chasse à la baleine. Sa demande de lever cet interdit a été rejetée vendredi, 9 novembre, par les autres délégués.

Certes, ces délégués ne font pas que se lancer des accusations à la tête. En plus de cette résolution qui a déplu au Japon, une proposition de la Grande-Bretagne d'exploiter un élevage commercial de tortues vertes sur les Iles Cayman a été rejetée. Londres allègue que son projet, qui vise à développer le marché des écailles de tortues, était conforme à tous les critères de protection de cette espèce édictés par CITES. Les écologistes répliquent que cet élevage encouragerait un marché noir dévastateur pour les tortues sauvages. Une autre proposition, visant à interdire la capture du dauphin de la Mer Noire (très en demande dans les cirques et les parcs d'amusement) a également obtenu l'appui de la majorité des délégués. La Georgie, un des six pays donnant sur la Mer Noire, était le principal promoteur de cette proposition, tandis que la Russie s'y opposait, alléguant que la population de dauphins est en hausse.

Ceci dit, il faudrait que les efforts de sauvegarde aillent au-delà de ces espèces "charismatiques", a-t-on prévenu dès l'ouverture de cette conférence. Klaus Topfer, du Secrétariat de CITES, s'inquiète qu'on parle autant des éléphants -le marché noir de l'ivoire était au coeur d'une partie des débats, 22 pays africains souhaitant que ce marché redevienne légal- et des baleines, mais pratiquement pas de dizaines d'autres espèces autant, sinon plus, menacées. Dont des arbres et des poissons, effectivement moins médiatiques que les baleines et les dauphins...


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