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Le 4 février 2003


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Les recherches sur le Grand Nord sont gelées

(Agence Science-Presse) - Les investissements sur la calotte glaciaire ont fondu. Quarante-deux scientifiques spécialistes du Grand Nord canadien ont signé une lettre en janvier, adressée au premier ministre Jean Chrétien, où ils dénoncent le financement "complètement inadéquat" accordé aux recherches nordiques.

Selon leur estimation, dont la revue Nature a obtenu copie, l'investissement gouvernemental dans les recherches arctiques représenterait l'équivalent de 20 sous par habitant au Canada, contre 3 dollars aux Etats-Unis -eux qui n'ont pourtant que l'Alaska à se mettre sous la dent.

Leur complainte part d'un programme vieux de 45 ans, l'Etude du plateau continental polaire (Polar Continental Shelf Project), décrit comme "la colonne vertébrale de la science canadienne de l'Arctique" par David Hik, écologiste à l'Université de l'Alberta. Les déplacements, par terre ou par mer, nécessaires pour ce projet -les sites à visiter par les glaciologues, biologistes et autres géologues, sont souvent très loin des grands centres- sont assurés par un budget du ministère des Ressources naturelles, de 3,5 millions$ par année. Dans leur missive, les scientifiques réclament rien de moins que 25 millions$ supplémentaires.

Selon Greg Henry, de l'Université de Colombie-Britannique, le Canada aurait perdu son statut de chef de file des études sur les effets de la pollution dans l'Arctique, et y aurait également perdu plusieurs chercheurs en raison de ces budgets inadéquats. Un groupe de travail avait, en septembre 2000, recommandé davantage de financement et proposé, entre autres, la création de 24 chaires universitaires et une quarantaine de programmes de formation pour étudiants à la maîtrise ou au doctorat. La grande majorité de ces recommandations sont toujours lettre morte, reprochent les 42 chercheurs dans leur lettre.

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