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(Agence Science-Presse) - La sonde européenne Smart-1 a franchi une étape importante dans son long vol vers la Lune: son moteur ionique, qui doit l'alimenter pendant les 15 prochains mois, s'est mis en marche sans problèmes.

Smart-1 n'est pas la première à utiliser ce moyen de propulsion, mais elle est la première à ne fonctionner qu'avec lui. Or, le moteur ionique représente, si le rêve des ingénieurs se réalise, l'avenir des vols spatiaux. Au contraire des moteurs chimiques, qui alimentent tout ce qui vole dans l'espace depuis le premier Spoutnik, le moteur ionique nécessite des cargaisons minimes de carburants -donc, des véhicules moins lourds au décollage et moins coûteux. Il permet pour la même raison une accélération constante: il ne lui est pas nécessaire d'avoir une énorme cargaison de carburant à brûler au fur et à mesure de l'accélération, avec pour résultat que les vols vers des planètes lointaines pourraient se mesurer en mois plutôt qu'en années.

Le moteur ionique de la sonde s'est mis en marche le 30 septembre. Le petit engin spatial, qui est le premier effort des Européens pour explorer la Lune, transporte également avec lui une série d'instruments scientifiques nouveaux, et miniaturisés, notamment pour cartographier la composition chimique de notre astre (voir ce texte).

Un moteur ionique fonctionne non pas en brûlant des gaz mais en faisant accélérer des atomes de gaz chargés électriquement à l'extérieur de leur "chambre", à une vitesse de 16 000 kilomètres à l'heure. C'est cette expulsion qui fournit à la sonde une minuscule poussée vers l'avant. Minuscule: mais atome par atome, et compte tenu de l'absence de résistance dans le vide spatial, cela finit par faire une différence.

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