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(Agence Science-Presse) - La question représentée par ce titre paraît incroyablement cynique. Mais elle reflète combien, depuis 10 ans, la navette spatiale a été décriée par les scientifiques: technologie dépassée, trop lourde et trop coûteuse, qui nécessite des ressources telles pour ses lancements et son entretien, qu'il ne reste plus beaucoup de place pour y faire de la science.

Or, avec l'accident de février et la nécessité de rendre cet appareil des années 70 plus sécuritaire, il restera encore moins de place pour mener des expériences scientifiques à bord. "L'autobus de l'espace" est devenu le paquebot de l'espace: un engin lourd, lent, cher et fatigué.

La bonne nouvelle, a résumé le patron de la commission d'enquête qui a remis son rapport le 26 août (voir ce texte), c'est qu'il n'est pas inéluctable que la navette spatiale demeure un véhicule non-sécuritaire. Des correctifs peuvent être apportés, entre autres sur ce revêtement du moteur principal dont une pièce, en se détachant, a troué l'aile gauche de la navette, entraînant la catastrophe que l'on sait. Des caméras seront ajoutées à des endroits stratégiques, afin de voir ce qui ne pouvait être vu lors du dernier vol de Columbia.

Mais à quel prix, ces changements? Déjà, personne n'ose spéculer sur le moment où les vols pourront reprendre: sitôt le mois de mars 2004 évoqué, il s'est trouvé des observateurs pour décréter que la Nasa pêchait par excès d'optimisme. Et une fois que les vols auront repris, la station spatiale internationale, pour l'instant à la merci de la bonne volonté des Russes, sera une priorité. Ce qui signifie que parmi les projets majeurs qui seront alors sur la sellette, il y aura une mission de réparation du télescope spatial Hubble, lui aussi vieillissant (voir ce texte).

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