L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  

Notre chronique de
vulgarisation est toujours en ligne.



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 16 juin 2003


Retour au sommaire des capsules

L'aube de l'humanité

(Agence Science-Presse) - L'être humain a bel et bien émergé en Afrique, après tout. Après quelques années de doute, eu égard à des fossiles découverts en Asie qui laissaient suggérer deux routes parallèles plutôt qu'une seule autoroute, des ossements d'un quasi-Homo sapiens vieux de 160 000 ans, découverts en Éthiopie, vont sans doute régler la question.

Il faut se rappeler que ce dont on parle ici, c'est de l'humain "presque" moderne: à mi-chemin entre l'Homo Erectus et l'Homo sapiens, quoique plus près de ce dernier. Le premier hominidé, l'australopithèque, est bel et bien né en Afrique il y a au moins 4 millions d'années, cela n'a jamais été mis en doute. Mais ces dernières années, on commençait à se demander si au fil de ses pérégrinations hors d'Afrique, l'australopithèque, ou un de ses descendants, n'aurait pas suffisamment dispersé ses gènes pour que deux branches humaines émergent parallèlement, l'une en Afrique et l'autre en Asie.

Le caractère moderne des ossements éthiopiens vient mettre à mal cette hypothèse. Les crânes notamment –on en a trouvé trois, dont un incomplet– sont les plus anciens fossiles d'humains "modernes" jamais retrouvés. Ce qui veut dire qu'il y a 160 000 ans, déjà, marchait dans la savane africaine un être qui ressemblait singulièrement à l'Homo Sapiens: il en était sans doute l'ancêtre direct.

Jusqu'à maintenant, les crânes "modernes" les plus anciens étaient datés de 90 à 120 000 ans, et ils avaient été retrouvés en Israël. Bien d'autres ossements, vieux de 130 à 300 000 ans, ont été retrouvés en Afrique, mais aucun n'est suffisamment complet ou n'a pu être daté de façon certaine, ce qui a contribué à prolonger le débat parmi les paléontologues. Enfin, à l'époque où cet homme presque moderne marchait en Ethiopie, son cousin, l'homme du Néandertal, marchait déjà depuis longtemps en Europe. Or, on sait aujourd'hui que l'homme du Néandertal n'est pas notre ancêtre: il appartient à une lignée qui s'est éteinte avec lui.

Les fragments des trois crânes –deux adultes, un enfant– ont été découverts en 1997 près du village de Herto, dans le désert, par une équipe dirigée par Tim White, de l'Université de Californie. Mais il a fallu plus de cinq ans pour les nettoyer, les dater et les reconstituer: l'un d'eux était en… 200 morceaux!

Deux de ces crânes sont, une fois reconstitués, complets: ils ont toutes les caractéristiques d'un humain moderne, du visage plat aux arcades sourcilières enfoncées. Tout en conservant quelques caractéristiques anciennes, comme les yeux largement espacés. Ce qui placerait cet individu, dans notre arbre généalogique, quelque part entre l'Homo Erectus et l'Homo Sapiens; les chercheurs ont même donné un nouveau nom à cette "famille": Homo Sapiens idaltu. Idaltu signifie l'aîné, dans la langue locale, l'afar.

"Dix mille générations nous séparent de ces gens", résume Tim White.

C'est au cours d'une conférence de presse à Addis Abeba –et en présence du ministre éthiopien de l'information et de nombreux dignitaires– qu'a été annoncée la publication de ces résultats dans la revue britannique Nature, et l'enthousiasme des chercheurs était palpable, rapporte la BBC.

Outre les ossements humains, on a aussi retrouvé une profusion d'os d'hippopotames et d'antilopes, qui ont peut-être été les dîners de ces gens. Ainsi que des outils de pierre, un mélange de tranchoirs avancés de l'Age de pierre et de technologies plus primitives.

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

En manchette cette semaine:

La mort de la morue


Archives des capsules

Les capsules les plus populaires des 3 derniers mois


Voyez aussi nos nouvelles québécoises




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site