Le 27 mai 2003
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On se prépare pour un été chaud
(Agence Science-Presse) - Et si la température,
au cours du prochain siècle, augmentait non pas de
trois ou quatre degrés, mais de cinq degrés
et demi? Ce serait, à n'en pas douter, catastrophique,
pour les agriculteurs, la faune et la flore, les villes
situées au bord de l'eau et au voisinage des glaciers.
Le scénario est-il plausible? Il est
en tout cas contenu dans un nouveau modèle publié
dans la dernière édition des Geophysical
Research Letters. Les chercheurs disent arriver à
une hausse de 5 degrés et demi d'ici l'an 2100 –soit
un degré et demi de plus que les prévisions
qu'on considérait pourtant déjà les
plus inquiétantes– en tenant compte d'une foule
de paramètres dont n'auraient pas tenu compte leurs
prédécesseurs. Par exemple, les volcans, qui
envoient à eux seuls des millions de tonnes de dioxyde
de carbone dans l'air; les fluctuations de l'activité
solaire; mais aussi la façon dont la température
des océans affecte celle des terres, et vice-versa:
traditionnellement, les climatologues bâtissent plutôt
des modèles décrivant le futur des océans,
ou celui des continents, mais rarement les deux en même
temps.
La nouvelle approche est donc sujette à
débats, admet le Centre Hadley de prédictions
et de recherches sur le climat, situé à Bracknell,
Angleterre. Plus on introduit de variables dans l'équation,
plus on accroît la marge d'erreur: en fait, lors de
leurs premiers calculs, en 2000, les experts avaient introduit
toutes ces variables dans l'ordinateur et lui avaient demandé
de "prédire" les températures du XXe siècle.
Le modèle qui en était ressorti décrivait
un monde... plus chaud qu'il ne l'avait été
en réalité.
Ces erreurs ont permis aux chercheurs de s'ajuster,
et ils assurent aujourd'hui que leur nouveau modèle
est plus près de la réalité. Donc,
avec cette prévision d'une hausse de cinq degrés
et demi en 100 ans.
Qu'ils aient raison ou non est moins important
que le fait qu'ils viennent de défricher un terrain
nouveau: désormais, les prévisions climatiques
à long terme devront tenir compte d'un nombre beaucoup
plus grand de variables. Une approche globale, appelée
"l'approche système Terre". De quoi s'approcher de
plus en plus de la réalité...
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