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semaine du 12 mai 2003



400 000 embryons au frigo

Quatre cent mille embryons congelés. C'est l'impressionnant total auquel on vient d'arriver aux Etats-Unis, au terme du premier inventaire jamais réalisé dans les cliniques de fertilité.

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Difficile à croire, mais un quart de siècle après le premier bébé-éprouvette, jamais les cliniques de fertilité américaines n'avaient daigné donner de chiffres précis sur le nombre d'embryons qu'elles gardent au congélateur, en attente d'une décision des parents. Voilà qui est chose faite. Et le chiffre est si gros qu'il ne manquera pas d'influencer les débats fortement politisés sur l'utilisation des cellules-souches.

Quatre cent mille embryons congelés: c'est deux fois plus que le nombre qu'estimaient les experts, comme quoi la manie du secret des cliniques de fertilité a eu un impact: on sait très, très peu de choses sur ce qui se passe derrière ces portes closes.

Et en fin de compte, ce n'est pas un groupe indépendant qui a effectué cette enquête, publiée vendredi, 9 mai, mais les cliniques elles-mêmes. Ou plus exactement, leur regroupement, la Société pour la technologie de reproduction assistée.

Certes, il y a des raisons pour ce nombre disproportionné d'embryons, et ces raisons sont connues. Parce qu'il est coûteux d'extraire un ovule en vue de l'amener à rencontrer un spermatozoïde en laboratoire, les couples acceptent généralement que les médecins en extraient plusieurs. Voire, qu'on fertilise plus d'un ovule. Même si un seul sera implanté dans l'utérus de la future maman, les autres embryons restant dès lors en attente, dans des limbes juridiques entre décision parentale et destruction scientifique. Or, comme les cliniques autant que les parents sont réticents à l'idée de les détruire, on en arrive à ce total impressionnant, explique le Dr David Hoffman, ancien président de la Société et co-auteur de l'étude.

Un total de 400 000, à quelques milliers d'embryons près. Ce à quoi le Dr Hoffman estime qu'on pourrait ajouter une autre vingtaine de milliers d'embryons, détenus dans des cliniques qui n'ont pas répondu à son enquête.

En comparaison, toujours selon ce chercheur, il y aurait 52 000 embryons congelés en Grande-Bretagne, et 71 000 en Australie. La différence est qu'en Grande-Bretagne, au contraire des Etats-Unis, les cliniques de fertilité sont étroitement encadrées par la Direction de fertilité humaine et d'embryologie, qui a statué que les couples pouvaient garder au frigo leurs embryons pendant cinq années seulement, avec possibilité d'une seule prolongation de cinq ans. Il n'existe aucune limite de ce genre aux Etats-Unis. Une expansion plus rapide encore du nombre d'embryons embryons congelés est donc probable, "puisque peu sont détruits, sinon aucun et que de plus en plus sont créés chaque jour" explique au New York Times un autre co-auteur, Gail L. Zellman, du groupe de recherche californien RAND.

Le débat éthique a rarement levé sur cette question depuis 20 ans, entre autres à cause de ce secret jalousement gardé des cliniques de fertilité. Mais le Times donne déjà un aperçu des questions qui pourraient surgir: faut-il choisir entre l'intérêt de la mère ou celui de l'embryons? Ainsi, c'est dans l'intérêt de la mère que de fertiliser plusieurs ovules à la fois, afin de ne pas avoir à subir plusieurs fois la même opération. Mais ce serait dans l'intérêt de l'embryon que de ne prélever qu'un ovule à la fois, et de ne passer au suivant que si la tentative de fertilisation sur le premier a échoué. Une loi allemande dit même que tous les embryons fertilisés avec succès doivent être menés à terme.

Les résultats de cette étude avaient été coulés au Washington Post la veille de sa publication.

C'est depuis 1986 que la fertilisation in vitro est une pratique autorisée aux Etats-Unis, et 100 000 enfants sont nés grâce à cette technologie.


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