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semaine du 13 janvier 2003



La femme fut l'avenir de l'homme

La vision traditionnelle veut que la chasse ait été l'élément déterminant dans l'évolution qui a conduit des hommes préhistoriques à nous: plus le mâle était bon chasseur, plus sa tribu avait des chances de survie. Voilà que de plus en plus de préhistoriens se demandent si ce ne serait pas plutôt la femme et ses talents de cueilleuse qui auraient été l'élément déterminant.

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Tous les enfants ont vu ces images de semi-humains, à peine dressés sur leurs pattes de derrière qui, il y a deux millions d'années, auraient commencé à chasser pour se nourrir. Le fait de tailler des pierres, de s'armer de gourdins, et d'apprendre à chasser, aurait fourni à nos lointains ancêtres une alimentation plus riche en protéines et leur aurait ainsi donné l'élan dont ils avaient besoin pour conquérir le monde.

Pas si vite, contestent de plus en plus d'anthropologues. Certes, les restes de repas découverts sur de multiples sites ont démontré depuis quatre décennies que les australopithèques d'il y a deux à trois millions d'années, suivis par les Homo Erectus du dernier million d'années, ont mangé davantage de viande que leurs ancêtres, alimentation à laquelle se sont progressivement adaptées leurs mâchoires et leurs dents. Qui plus est, ce scénario s'ajuste bien à celui de la famille nucléaire, où l'homme chasse tandis que la femme ramasse des fruits et s'occupe des enfants.

Mais on n'est plus aussi sûr que le mâle ait appris à chasser aussi vite et avec une pareille efficacité. Les sites archéologiques des Homo Erectus où on a retrouvé des restes d'animaux et d'armes révèlent trop souvent une proie qui aurait été dépecée sur place, et non pas ramenée "à la maison". Dans la dernière édition du Journal of Human Evolution, James O'Connell, anthropologue à l'Université de l'Utah, donne en exemple de tels restes retrouvés à proximité d'une rivière, lieu de passage de dangereux prédateurs comme les lions: certainement pas un endroit où une famille nucléaire aurait envie de passer la nuit...

C'est plus probablement un lieu où un groupe se serait rassemblé autour d'une proie déjà morte. Tuée, justement par un lion. Les humains se seraient pointés après le départ du lion, et se seraient partagés les restes. Scénario moins glorieux, mais plus vraisemblable, au regard des observations de tribus africaines de chasseurs.

Et ce n'est pas tout, souligne le New Scientist. Avec un tel scénario, comme le révèle l'observation de tribus modernes comme celle des Hadza, on ne peut pas nourrir un grand groupe. Les "restes" laissés par les prédateurs et les charognards ne sont pas si nombreux et surtout, sont trop aléatoires. En conséquence, il faut trouver autre chose pour se nourrir, et c'est là, écrit O'Connell, qu'interviennent les femmes. Si les pères ne pouvaient pas apporter de la viande pour nourrir les enfants, les mères ont dû se débrouiller pour trouver de la nourriture, en faisant la cueillette de fruits, de feuilles et de racines.

Les mères, et plus encore, les grands-mères, puisqu'il fallait bien que quelqu'un le fasse pendant que les mères étaient enceintes: dans cette optique de "partage des tâches", l'évolution aurait donc favorisé un accroissement de l'espérance de vie, lequel entraîne un accroissement de la période d'enfance -période pendant laquelle le petit est dépendant de ses parents. Et voilà comment une bonne partie de l'évolution qui a conduit jusqu'à nous pourrait s'expliquer non par le talent du chasseur, mais par le talent de la cueilleuse...

 


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