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semaine du 19 mai 2003



Les poissons disparaîtront-ils comme les dinosaures?

Les poissons subiront le sort des dinosaures. Un titre assez cru, qui jette une douche d'eau froide sur les pêcheurs qui rêvent encore d'une résurrection de leur gagne-pain.

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A l'heure en effet où des pêcheurs canadiens de l'Atlantique s'estiment discriminés par de nouvelles restrictions sur la pêche à la morue, une étude internationale révèle que les craintes sont en-dessous de la réalité. Au cours des 50 dernières années, à travers le monde, jusqu'à 90% des grands poissons prédateurs auraient été éradiqués par la pêche commerciale.

Qualifié de "choquant" par les écologistes, de précieux par les biologistes –mais déjà traité avec scepticisme par plusieurs pêcheurs– le rapport de l'Université Dalhousie (Nouvelle-Écosse) s'est mérité la page couverture de la dernière édition de la revue britannique Nature. Il met également en lumière que des espèces aussi différentes que le requin et la morue, l'espadon et la barbote, sont aujourd'hui beaucoup plus petites en taille que ne l'étaient leurs ancêtres: de 20% à 50% plus petites. Sur une période de seulement 50 ans, c'est énorme.

Les biologistes marins Ransom Myers et Boris Worm ont mis 10 ans à rassembler les données. Et la phrase "les grands poissons pourraient suivre les dinosaures", n'est pas d'un journaliste en mal de titre-choc, mais des auteurs eux-mêmes.

Seules des coupes massives dans les pêches et l'établissement d'un réseau international de réserves naturelles aux quatre coins des mers, permettront de sauver ces espèces de l'extinction, assurent ces chercheurs. Les espèces les plus durement touchées devront voir leur taux de mortalité diminuer "d'au moins" 50% pour espérer avoir une chance de survie.

Leur recherche diffère de celles qui ont précédé, ajoutent-ils, parce que les fonctionnaires nationaux responsables des pêches ont jusqu'ici eu plutôt tendance à ne considérer que des données relatives à une espèce ou à une région, avant d'établir ou non des restrictions.

Qui plus est, la pêche commerciale à grande échelle a commencé longtemps avant que les biologistes marins n'aient commencé à recenser les poissons, ce qui a permis à cette catastrophe écologique de demeurer cachée pendant des décennies. Et de demeurer en partie cachée, aujourd'hui encore. "Lorsque les gouvernements commencent à agir, la ressource est depuis longtemps partie", approuve Daniel Pauly, biologistes des pêches à l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver. Cela vaut aussi bien, lit-on dans l'étude, pour la pêche atlantique au large de Terre-Neuve –les pêcheurs de morue sont au chômage depuis 10 ans– que pour les pêcheurs de Thaïlande ou du Brésil.

"Nous sommes dans une situation de dénégation massive, a lancé Ransom Myers sur les ondes de la BBC, et nous continuons de nous chamailler sur les derniers chiffres décroissants de survivants, en employant des satellites et des détecteurs pour attraper les derniers poissons qui restent."

Leur étude leur a immédiatement valu des appuis: "les gens ont oublié combien il y avait de poissons dans les océans", déclare le biologiste Callum Roberts, conservateur marin à l'Université York (Angleterre). Les informations sur le déclin des réserves de poissons sont devenues si fréquentes dans les médias que le citoyen n'y prête plus attention: il croit qu'il s'agit d'une situation normale qui peut ainsi se poursuivre très longtemps.


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