C'est
qu'il y
a les victimes
sous les
bombardements,
mais il
y a aussi
celles qui
surviennent
après
coup. Si
la guerre
détruit
les usines
d'épuration
d'eau, la
porte est
grande ouverte
aux maladies
infectieuses.
Si les infrastructures
médicales
sont ébranlées
ou mal approvisionnées,
c'est l'hécatombe.
Choléra,
dysenterie
et autres
joyeusetés
microbiennes
font des
ravages
dans des
populations
affaiblies.
"Seulement"
2500 civils
sont morts
pendant
la Guerre
du Golfe,
en 1991...
Mais plus
de 110 000
sont morts,
depuis,
des conséquences
de cette
guerre et
de l'embargo
qui ne s'est
jamais interrompu.
Dont 70
000 enfants,
selon l'UNICEF.
Le
Pentagone,
soulignait
La Presse
en fin de
semaine,
refuse de
parler des
victimes
civiles.
"Dommages
collatéraux",
selon l'expression
consacrée.
Les militaires
ont tout
de même
pour instructions,
cette fois,
"d'éviter
de détruire
les infrastructures
qui seraient
nécessaires
à
la reconstruction
du pays",
puisque
même
eux sont
conscients
que rien
ne garantit
que la reconstruction
de l'Irak
sera facile,
surtout
si elle
doit être
pilotée
par un pays
qui sera
perçu
comme l'envahisseur.
Et l'Histoire
regorge
de pays
qui, après
une guerre,
ont été
livrés
à
eux-mêmes
pendant
des décennies,
et où
le coût
humain a
été
bien plus
lourd après
la guerre
que pendant
la guerre.
Combien
de morts?
En
attendant,
rien ne
garantit
que le bilan
sanitaire
ne seras
pas lourd
pendant
cette guerre-ci.
En décembre
2002, un
rapport
confidentiel
de l'Organisation
des Nations
Unies prédisait
qu'un conflit,
s'il se
prolongeait,
pourrait
tuer jusqu'à
500 000
civils irakiens
et laisser
2 millions
de sans-abri.
Un mois
plus tôt,
la branche
britannique
de l'Association
internationale
des médecins
pour la
prévention
de la guerre
nucléaire
(Prix Nobel
de la paix
1985) prédisait
entre 48
000 victimes
civiles
et 260 000,
tout dépendant
de la durée
de la guerre
et de l'ampleur
des destructions
dans les
grandes
villes (voir
ce texte).
Les
pro-guerre
répliquent
que ces
évaluations
ne sont
pas infaillibles:
le nombre
de morts,
de blessés,
et de gens
victimes
de malnutrition,
des suites
de la guerre
en Afghanistan,
aurait été
grandement
surestimé.
On ne connaîtra
pas la vérité
avant quelques
années,
pas avant
que la situation
ne soit
revenue
à
la normale
là-bas.
Chose
certaine,
au-delà
de la propagande
irakienne,
des victimes
des bombardements,
il y en
a déjà
bel et bien.
Un journaliste
de la BBC
en
témoignait
dimanche;
la télévision
Al-Jazira
montrait
samedi des
images
d'enfants
tués
à
Bassorah
(Sud de
l'Irak).
Un journaliste
de Libération
témoigne
également
des bombardements
à
Bagdad.
Enfin, "que
dire à
un enfant
qui va souffrir
dans les
nuits et
les jours
à
venir",
se demandait
jeudi la
coordonnatrice
d'un groupe
de pacifistes
occidentaux
toujours
présents
à
Bagdad,
au lendemain
des premiers
bombardements
sur cette
capitale
de 4 millions
d'habitants.
Et
pour ceux
qui douteraient
que des
missiles
puissent
tomber sur
de mauvaises
cibles,
qu'il suffise
de rappeler
cet avion
britannique
qui, dimanche,
a été
abattu par
un tir...
américain.
Même
les
meilleures
technologies
du monde
ne sont
pas infaillibles.
Déjà,
Bassorah
assiégée
par les
troupes
anglo-américaines
fait
face à
une crise
d'eau potable.
La Croix-Rouge
a lancé
l'alerte
dimanche,
prévenant
que les
approvisionnements
en eau et
en électricité
étaient
coupés
depuis deux
jours. Deux
millions
de personnes,
au dernier
recensement,
vivaient
à
Bassorah,
deuxième
plus grande
ville d'Irak.