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Le 22 mars 2004


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Les chercheurs à la rue (3)

(Agence Science-Presse) - La mobilisation des chercheurs français n'a pas faibli: une nouvelle manifestation vendredi dans les rues de plusieurs villes, en France et ailleurs, une réponse au président Chirac, et une presse qui continue de leur être favorable.

Comment réformer le système? En donnant davantage d'autonomie aux universités, répond Gilbert Béréziat, médecin, biologiste et président de l'Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris). "Imposer un statut uniforme à toutes les universités est tout simplement idiot. Un universitaire peut faire de la recherche ailleurs que là où il enseigne." En réformant en profondeur les organismes qui évaluent ou gèrent les budgets de recherche, renchérit Patrick Monfort, microbiologiste et secrétaire général d'un de ces organismes, le CNRS (Conseil national de recherche scientifique: "l'existence même des organismes mérite discussion. Sont-ils trop nombreux?... Réformer le CNRS isolément, sans réformer l'Université, serait contre-productif."

Béréziat et Monfort font partie d'un quatuor réuni par le quotidien Libération et auquel celui-ci a accordé une large place dans son édition de vendredi, tandis que les chercheurs descendaient à nouveau dans la rue pour rappeler leur mécontentement.

Les chercheurs français de l'étranger sont eux aussi descendus dans la rue, en manifestant devant les ambassades françaises de leurs pays respectifs, et près de 2000 ont signé une lettre d'appui à leurs collègues.

Ils n'ont par contre pas réussi à mettre leur cause à l'ordre du jour des élections régionales de dimanche dernier. Le président Chirac, qui n'était pas intervenu dans le débat jusque-là, a refusé de faire un geste sur la question de l'emploi des jeunes scientifiques, provoquant une vive réaction des têtes d'affiche.

Quant à la pétition électronique de soutien au mouvement Sauvons la recherche, le nombre de signatures aurait doublé en une semaine, dépassant les 200 000.

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