Pendant ce
temps, les espèces
dont ce sera maintenant
le tour de passer au décodage
viennent d'être identifiées:
l'opossum, quatre espèces
de champignons, trois vers
et un scarabée. Une
arche de Noë de la
biologie du XXIe siècle
C'est de l'Institut
de génomique de Beijing
qu'est venue l'annonce du
poulet: les variations génétiques
de trois familles de poulets
domestiques sont en voie
d'être "cartographiées".
En collaboration avec une
équipe américaine
qui, à l'Ecole de
médecine de l'Université
Washington à Saint-Louis
(Missouri), a d'abord achevé,
elle, le brouillon du décodage
du poulet de jungle rouge,
ancêtre de nos poulets
domestiques.
Et c'est sur
ce travail de l'équipe
américaine, accessible
à tous par la banque
de données GenBank,
que
les chercheurs chinois,
financés par le fonds
britannique Wellcome Trust,
se sont appuyés.
Il va de
soi que, dans le contexte
des grippes du poulet et
autres SRAS, maux transmis
de ces volatiles à
l'humain pour des raisons
encore mal expliquées,
on attend beaucoup de la
génétique:
elle pourrait en théorie
pointer les gènes
malsains et -toujours en
théorie- ouvrir la
porte à des manipulations
génétiques
capables d'empêcher
ces virus de "sauter" du
poulet à l'homme.
Cela, c'est
toutefois à supposer
que le SRAS et les grippes
du poulet aient quelque
chose à voir avec
un gène du poulet
ou avec un gène humain.
Ce qui est loin d'avoir
été démontré.
A défaut
de servir à des fins
médicales, le décodage
de ce génome pourrait
avoir des applications commerciales,
et c'est bien pour cette
raison que le poulet a été
décodé avant
une espèce comme
le pigeon pour prendre
un exemple tout à
fait au hasard.
On pourrait
se demander dans ce contexte
pourquoi l'opossum gris
d'Amérique du Sud
figure en haut de la prochaine
liste le travail démarre
cette année dans
cinq laboratoires américains
lui à qui on ne connaît
pas d'applications commerciales.
La raison est qu'aucun marsupial
n'y a encore figuré.
Or, le marsupial est moins
loin de nous qu'il en a
l'air: les primates dont
les humains et les
marsupiaux se sont séparés,
sur l'arbre de l'évolution,
il y a "seulement"
130 millions d'années.
Les parallèles entre
ses gènes et les
nôtres risquent donc
d'être plus révélateurs
que les parallèles
entre nos gènes et
ceux du pigeon
Le génome
du poulet est composé
d'un milliard de paires
de bases c'est-à-dire
les lettres, A, C, T, G,
qui composent le code génétique
lui-même. L'humain
en compte trois milliards.
Le poulet
s'ajoute ainsi à
une liste qui compte déjà
des centaines d'espèces
sont les génomes
sont dûment recensés.
Parmi eux, une majorité
de bactéries et autres
micro-organismes, avec pour
résultat que les
espèces connues se
comptent sur les doigts
de la main: l'humain, la
souris, l'abeille et la
mouche à fruit. Plus
quelques-unes dont le travail
est en voie d'achèvement:
le rat, l'oursin de mer,
le chimpanzé et la
vache.
Travail ô
combien de longue haleine:
le Dr Dave Burt, de l'Institut
Roslin, en Écosse,
travaille sur la génomique
du poulet depuis 10 ans.
Le projet dans son entier
aura coûté
13 millions$. Et il reste
bien sûr, comme avec
l'humain, à déterminer
à quoi servent tous
ces gènes.