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semaine du 15 novembre 2004



L'Europe dans la Lune

Après 13 mois de voyage, la première sonde européenne lancée vers la Lune atteint finalement son objectif. Et ce, grâce à un mode de propulsion que l'on dit d'avenir, bien que les autres engins spatiaux n'aient besoin que de quatre jours pour atteindre la Lune. Cherchez l'erreur.

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La propulsion d'avenir, c'est la propulsion ionique. Et si les rêves des ingénieurs se réalisent, le moteur ionique remplacera un jour les moteurs chimiques qui ont équipé tous les vaisseaux spatiaux, du Spoutnik jusqu'à la navette spatiale.

Déjà, quoi qu'il arrive des suites de sa mission, la sonde européenne Smart-1 a accompli une première: jamais un engin ne s'était arraché à l'attraction terrestre au moyen d'une seule propulsion ionique. D'autres engins, dont le Deep Space 1 américain en 1998 (voir ce texte) ont utilisé un "moteur hybride": chimique-ionique.

Soit. Mais en quoi cette propulsion est-elle si révolutionnaire, s'il a fallu 13 mois à Smart-1 pour accomplir un voyage qui aurait pris quatre jours aux autres?

Le principe du moteur chimique, c'est une explosion. Celle-ci donne, du même coup, une poussée. Au sein du moteur, des réactions chimiques entre deux substances génèrent des gaz qui, expulsés par l'arrière, donnent cette poussée vers l'avant. Le tout coûte cher, en argent et en poids: parce que l'engin doit traîner avec lui des réserves de deux substances chimiques qu'on fera interagir ensemble (généralement de l'oxygène et de l'hydrogène), et parce que plus l'engin doit voyager loin, plus ses réserves de carburant doivent être abondantes. Donc, plus l'engin doit être lourd au décollage –et c'est ça qui coûte très cher.

Le principe du moteur ionique, en comparaison, c'est tout d'abord un seul gaz (en l'occurrence le xenon), ce qui rend déjà le vaisseau moins lourd. Des panneaux solaires totalisant sept mètres fournissent de l'électricité, laquelle est utilisée pour "arracher", un par un, des électrons aux atomes de xénon. Ce sont ces électrons libres ou ions qui, éjectés vers l'arrière à une vitesse folle, fournissent au vaisseau sa poussée.

Evidemment, une poussée d'un seul ion à la fois, c'est ridicule. C'est donc uniquement par l'accumulation de milliards d'ions qu'on commence à sentir une différence. Mais à la longue, la différence est énorme: il faut se rappeler que dans l'espace, il n'y a pas d'air, donc rien pour vous ralentir dès que vous avez subi une poussée, fut-ce une poussée d'un seul ion.

Cela signifie aussi que plus le voyage est long, plus un moteur ionique fera gagner du temps: on risque donc de le voir davantage employé vers les voyages à destination de planètes lointaines que lors de voyages vers la Lune.

Ceci dit, à la défense de Smart-1, il faut rappeler qu'elle n'a pas fait le voyage en ligne droite, mais en accomplissant des spirales de plus en plus larges. Lancée le 27 septembre 2003 (voir ce texte) de la base de Kourou, en Guyane française, elle a parcouru près de 80 millions de kilomètres, alors que les astronautes d'Apollo, il y a 32 ans, en suivant une route plus directe, n'ont parcouru que 400 000 kilomètres.

En janvier, l'engin commencera la première cartographie à rayons-X jamais entreprise pour la surface lunaire. Cette carte renforcera les connaissances des géologues sur la composition et la formation de notre satellite. Smart-1, qui devrait rester en orbite lunaire pendant deux ans, transporte aussi une caméra capable de photographier la surface avec une résolution plus élevée que lors des missions précédentes. Et un spectromètre à infrarouge, afin de chercher, une fois encore, où pourrait être cette glace qu'on aimerait bien trouver dans le sous-sol lunaire, mais à laquelle les scientifiques croient de moins en moins.

Autre exploit dont l'Agence spatiale européenne est bien fière: l'engin est tout petit. En forme de cube de la taille d'une machine à laver, il pèse 370 kilos et tout son bagage technologique, du moteur ionique au spectromètre est un triomphe de miniaturisation. En fait, la mission est avant tout un test pour ces technologies –pas seulement le moteur ionique– qui rendront, espère-t-on, les futures missions spatiales moins coûteuses. Le poids est en effet un élément capital: moins un engin est lourd, moins il faut de carburant pour l'arracher du sol, donc moins il coûte cher.

D'où le nom de cette petite sonde: Petites missions pour Recherches avancées en technologie ou, en anglais, Small Missions for Advanced Research in Technology, soit Smart.

 

 

 

 

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