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semaine du 23 août 2004



La mort des blobs

Connaissez-vous le blob? Cette énorme créature gélatineuse échouée sur diverses plages de la planète a mystifié les chercheurs depuis des décennies. S'agit-il d'un monstre des abysses? Des restes décomposés d'une pieuvre géante?

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Les profondeurs des océans ont toujours été le royaume des créatures les plus étranges et les plus inquiétantes. Royaume de la mort, royaume des ténèbres, royaume de la terreur: toutes les civilisations y ont entreposé leurs craintes et leurs insécurités. Car si une terreur venue du ciel peut au moins s'annoncer, une menace venue du fond des mers peut surgir à la nuit tombée, engloutir un navire, voire un village, et repartir sans laisser de traces.

Qui plus est, les marins et les explorateurs ont ramené suffisamment de restes de créatures jusque-là inconnues pour donner crédit aux légendes les plus folles. Comme ces poulpes géants, dûment authentifiés, dont les plus grands mesurent 18 mètres, et qui vivent –heureusement!– à 3000 mètres de profondeur.

Ces étranges créatures gélatineuses, appelées blobs, sont-elles des poulpes? La dernière en date s'était échouée sur une plage du sud du Chili en juin 2003. Une autre (sur la photo ci-haut) avait été retrouvée à Fortune Bay, Terre-Neuve, en 2001, et identifiée, elle, comme une (probable) baleine. En 1972, un "monstre de Floride", ou ce qui en restait, avait même été associé à une créature extra-terrestre. Aussi loin qu'en 1896, un autre "monstre de Floride" avait été le premier d'une longue liste de "poulpes géants", avant qu'un spécialiste des cétacés n'affirme qu'il ne s'agissait en fait que de lard de baleine.

Chaque fois en effet, les experts ont été confondus. Les uns prétendaient qu'il s'agissait d'une baleine en état avancé de décomposition –la taille correspond– mais les autres, restes du squelette à l'appui, affirmaient qu'il s'agissait d'un invertébré (pieuvre ou poulpe) et non d'un cétacé. Et les autres encore y voyaient une espèce carrément inconnue: retour au monstre des abysses.

"Nous n'avons jamais vu jusqu'à présent un spécimen aussi étrange, nous ignorons s'il pourrait s'agir d'un poulpe géant auquel il manquerait certains membres, ou s'il s'agit d'une nouvelle espèce" avait déclaré l'an dernier, au Chili, Elsa Cabrera, directrice du Centre de protection des cétacés à Santiago.

Il n'en fallait pas plus pour que les cryptozoologistes s'en donnent à cœur joie. En fait, pour eux qui s'en donnent déjà à cœur joie à propos de monstres virtuels comme celui du Loch Ness, des découvertes tangibles —quoique plutôt molles– valent leur pesant d'or. La créature du Chili avait même un nom, chez ceux qui ne voulaient pas croire à l'hypothèse de la baleine: Octopus giganteus. Un poulpe super-géant, plus géant encore que les poulpes géants, et bien entendu inconnu de la science "officielle".

Il était temps que la génétique entre en scène. Six biologistes réunis à l'Université de la Floride du Sud ont retrouvé suffisamment de fragments d'ADN dans cette masse gélatineuse grande comme un autobus, pour le comparer avec quatre autres fragments tout aussi gélatineux recueillis au fil des décennies (dont en Floride et aux Bermudes). Le verdict est tombé plus tôt cet été. Les blobs appartiennent bel et bien à une même famille: celle des baleines. De banales baleines.

"A notre grande déception, écrivent-ils dans le Biological Bulletin, nous n'avons trouvé aucune preuve que ces blobs ne soient les restes de poulpes géants, ou des monstres marins d'une espèce inconnue."

Richard Ellis, auteur de Monsters of the Sea (1994), a concédé sa défaite. La démonstration par ADN est dévastatrice. C'est la mort des "blobologistes"... mais, poursuit-il aussitôt, "il y a d'autres possibilités, dans les noires étendues de la mer".

(source: New York Times)

 

 

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