Tout ce que Mars
peut nous offrir de vivant pour
l'instant, ce sont deux robots.
L'un, Opportunity, qui
vient d'arriver, et l'autre,
Spirit, dont on ne sait
trop s'il est en train de mourir.
Lire: Mars:
on prend un autre robot et on
recommence
Mais pendant ce temps, sur notre
petite planète bleue,
cinq micro-organismes, dont
quatre virus, se battent, avec
peu de succès, pour ravir
la manchette des médias.
L'un d'eux s'attaque aux poulets,
et il aurait dû rester
chez les poulets, si la nature
était parfaite. Mais
le voilà qui "saute"
jusqu'à l'humain, chez
qui il commence à créer
un vent de panique.
Lire: Grippe
du poulet: on reprend les mêmes
et on recommence
L'autre de ces virus, c'est
le VIH, le virus du sida. On
en parle fort peu, et pourtant,
il tue bien plus de gens que
la grippe du poulet. Trois millions
de morts en 2003, un record
absolu, qui sera peut-être
battu en 2004. Au-delà
des médicaments, dont
l'efficacité est reconnue,
mais qui ont leurs failles,
les chercheurs sont depuis près
de deux décennies en
quête d'un vaccin. Et
ce, sans résultats jusqu'ici.
Or, voilà
qu'on apprend qu'une expérience
en cours en Thaïlande,
financée par les Américains
et portant sur 16 000 patients,
serait un gaspillage de temps
et d'argent.
Lire: Sida:
on élimine ceux-là
et on recommence
Le virus de la polio, lui, se
situe entre les deux: il tue
davantage que la grippe du poulet
mais moins que le sida. Il aurait
pu être rayé de
la surface de la Terre au cours
des années 90, si la
volonté politique avait
été suffisamment
forte. Et ses dernières
poches de résistance,
en Afrique et en Asie, pourraient
être effacées dès
maintenant, si ce n'était
de l'indéracinable stupidité
humaine.
Lire: Polio:
on reprend les mêmes et
on recommence
Le virus Ebola est quant à
lui le plus terrifiant des cinq:
il tue presque à tout
coup, et dans d'atroces souffrances
-l'humain qu'il attaque est
littéralement dévoré
de l'intérieur. Par contre,
il est aussi le moins dévastateur
des cinq: il ne se propage à
l'humain que très difficilement
il faut un contact direct
avec le sang de l'animal contaminé
et il est facile à mettre
en quarantaine.
Mais il ne sera
pas facile pour autant à
combattre: voilà qu'on
apprend qu'il y aurait plusieurs
versions d'Ebola, chacune avec
ses propres stratégies
d'infection.
Lire: Ebola:
on change de famille et on recommence
Enfin, pas dangereuse pour l'espèce
humaine mais dévastatrice
pour la biodiversité
de la Méditerranée,
deux algues cousines poursuivent
leur colonisation des côtes.
Originaires d'Australie et surnommées
"algues tueuses", elle sont
le modèle même
de ce qui fait frissonner les
biologistes quand ils parlent
d'espèces envahissantes:
des êtres vivants qui,
grâce à l'humain
-ses navires, ses avions ou
ses aquariums- se retrouvent
par accident à l'autre
bout de la planète, dans
un milieu où ils n'ont
pas de prédateurs, et
où ils peuvent par conséquent
proliférer, au détriment
de tout ce qui les entoure.
Lire: Algue
tueuse: on en prend une autre
et on recommence
Voilà pour
le portrait (incomplet) d'une
semaine scientifique: cinq nouvelles
déprimantes, et une nouvelle
réjouissante. Pas de
quoi s'étonner que les
journaux aient choisi la nouvelle
réjouissante: de splendides
photos de la planète
Mars font beaucoup plus pour
remonter le moral que de tristes
statistiques sur des poulets
abattus ou des enfants condamnés
à mort...