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(Agence Science-Presse) - Le plus prestigieux musée scientifique de la planète, le Smithsonian, a laissé entrer un film sur le créationnisme. Mais promet qu'on ne l'y reprendra plus.

Les fossiles de l'Institut Smithsonian d'histoire naturelle, à Washington, ont dû se retourner dans leur tombe. Eux qui ont proclamé l'évolution à la face de millions de visiteurs, se retrouveront le 23 juin obligés de partager leurs murs avec un film faisant la promotion de la théorie du design intelligent –c'est-à-dire le vernis pseudo-scientifique que se donnent une partie des créationnistes.

Le film, The Privileged Planet: The Search for Purpose in the Universe, est une production du Discovery Institute, un groupe de Seattle voué à la promotion du design intelligent. Le film est basé sur le livre d'un astronome de l'Université d'État de l'Iowa et vice-président du Discovery Institute. C'est parce que cet organisme a annoncé en grandes pompes, sur son site web, la "première nationale" de son film, que le chat est sorti du sac: le New York Times en a fait état le 26 mai.

L'Institut Smithsonian s'est aussitôt défendu d'appuyer le contenu du film (qui avait été préalablement visionné par un de ses paléontologues): le musée, a expliqué au Times son porte-parole, loue son auditorium Baird à plusieurs organismes en échange d'une contribution –dans ce cas-ci, 16 000$. L'Institut Discovery, de son côté, affirme que le Smithsonian a tellement aimé le film qu'il a décidé d'en être le co-parrain (co-sponsor, en anglais). Alors que c'est la politique du musée que "tous les événements" soient "co-parrainés par le musée".

Devant la volée de bois vert, le Smithsonian a promis d'être à l'avenir plus vigilant.

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