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semaine du 24 janvier 2005



Titan: la chasse au liquide

Le portrait se confirme: il pleut bel et bien sur Titan, et des rivières ont récemment coulé à sa surface. Rivières et pluies de méthane où il ne ferait pas bon vivre. Mais qui font de Titan un monde unique en son genre.

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Jamais encore n'avait-on vu de liquide sur un monde, en-dehors de la Terre. Certes, on aurait préféré découvrir de l'eau sur Titan, mais à une température de moins 180 degrés Celsius, il ne faut pas être trop exigeant. N'empêche que la confirmation qu'il y a du liquide là-bas comble les espoirs les plus fous des observateurs: cela rapproche encore un peu plus Titan de ce à quoi devait ressembler la Terre il y a quatre milliards d'années.

La première "observation" de ce liquide ne provient pas des photos, mais de l'atterrissage: immédiatement après, deux instruments (un chromatographe, qui sert à analyser les gaz et un spectromètre) ont vu la concentration de méthane bondir de 30%. Ce qui s'est passé: le sol était probablement humide de méthane, et ce méthane s'est évaporé sous l'effet de la chaleur produite par Huygens, a expliqué John Zarnecki, principal responsable de l'équipement scientifique, lors de la conférence de presse de vendredi, tenue à Paris. Conclusion: il y avait du liquide qui imbibait encore la surface, ou du moins qui n'était qu'à quelques centimètres sous la surface. Ce qui signifie qu'il a plu il n'y a pas si longtemps.

Qui plus est, les analyses de l'atmosphère révèlent que le méthane qui s'y trouve (il compose 6% de l'atmosphère) est plus concentré à mesure que l'on descend vers la surface –ce qui confirme là aussi sa présence sur la surface elle-même. En comparaison, le principal gaz de cette atmosphère, l'azote, reste au même niveau.

Mais les photos sont également riches en informations, et elles révèlent un monde de plus en plus familier à nos yeux de Terriens. Ainsi, en combinant une demi-douzaine d'images couvrant une région d'un kilomètre carré, les scientifiques ont formé une image 3-D qui dessine des collines dont la plus haute culmine à 100 mètres, selon Marty Tomasko, de l'Université de l'Arizona, responsable de l'équipe de décodage des images. Des lignes noires traversent cette région à la manière dont le ferait logiquement un système de drainage: "nous voyons un système de rivières qui coule dans un delta".

Enfin, il semble y avoir de la glace en abondance sur la surface, à en juger par les différences de luminosité lorsqu'on regarde le même site suivant deux angles différents. De la vraie glace, cette fois, de la glace d'eau, et non du méthane.

Bref, "nous avons des traces de plusieurs processus similaires à la Terre, comme de la pluie, de l'érosion et de l'abrasion, mais avec des composés exotiques", résume Marty Tomasko. Il faut se rappeler que sur Mars, planète qui nous est de loin plus familière, ces processus ont également été observés, mais ils remontent à des centaines de millions d'années. Alors que sur Titan, tout laisse croire qu'ils se déroulent encore, sous nos yeux.


Mais où est le liquide?

Seule déception, aucun élément liquide n'est vraiment visible sur les photos, et les scientifiques vont sûrement spéculer là-dessus dans les années à venir. Y en a-t-il moins que prévu? Titan serait-il dans une phase de sécheresse? A-t-on atterri au mauvaise endroit?

Il faut également se rappeler que le méthane est un gaz instable, qui ne peut demeurer longtemps dans l'atmosphère. Qu'il y soit présent à un taux d'environ 6% signifie donc qu'il y a "renouvellement": des éruptions volcaniques provoquent-elles régulièrement des "échappements" de méthane?

Les analyses ne s'arrêtent pas là. La quête de molécules organiques complexes dans l'atmosphère et dans ce sol humide ont à présent toute l'attention des chimistes et des biochimistes. Si de la pluie de méthane tombe sur le col, toutes sortes de composés chimiques peuvent aussi monter et redescendre, provoquant un brassage chimique susceptible de nous en apprendre beaucoup sur ce qui s'est passé chez nous, il y a 4 milliards d'années.

 

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