Page d'accueil

L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
Dossiers
Promenades






semaine du 24 octobre 2005



L'Amazonie disparaît 2 fois plus vite

La coupe sélective des arbres a du bon... mais pas en Amazonie, où elle a longtemps conduit à sous-estimer l'état des coupes.

Que pensez-vous de cette nouvelle?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito

 

La raison: c'est par satellite qu'on évaluait depuis des années le rétrécissement de la forêt amazonienne. Or, les analyses des photos satellites, jusqu'ici, ne permettaient pas de jauger la coupe sélective: autrement dit, on ne voyait que les gros dégâts, pas les petits. Il apparaît maintenant que ces petits dégâts valent bien les gros.

Dans les cinq principaux États brésiliens producteurs de bois, la coupe sélective a fait disparaître, en 1999, quelque 19 800 kilomètres carrés, lit-on dans l'étude qui vient de paraître dans la revue américaine Science. C'est deux fois plus que ce qui avait été estimé auparavant. C'est même supérieur à la déforestation proprement dite cette année-là, qui n'était "que" de 16 100 kilomètres carrés.*

L'étude, qui a porté sur la période 1999-2002, ajoute que la coupe sélective a même empiété sur des terres soi-disant réservées à la conservation.

Et si on ne l'avait pas vu plus tôt, ce n'est pas parce que les images satellites n'étaient pas assez précises: c'est à cause de la façon dont on analysait ces images. Les chercheurs (cinq Américains et un Brésilien), dirigés par Gregory Asner, de l'Institut Carnegie à Stanford (Californie), ont donc utilisé un logiciel de reconnaissance amélioré pour détecter les "taches" les plus subtiles, inhérentes à la végétation morte que laissent derrière eux les forestiers lorsqu'ils enlèvent un arbre.

"Nous avons vu le fromage suisse de la forêt", résume Gregory Asner dans le New Scientist. "Même si ce ne sont parfois que de petits trous, c'est suffisant pour laisser passer la lumière du soleil jusqu'au sol et l'assécher."

L'analyse n'a pas pu dépasser l'année 2002 à cause d'une défectuosité technique survenue alors sur le satellite d'observation LandSat. Aucun autre satellite du genre n'est prévu avant 2011: il pourrait donc s'écouler une décennie avant qu'on ne sache si la tendance se maintient.

Une coupe sélective qui augmente le taux d'asséchement du sol augmente du même coup les risques d'incendies de forêts. Elle signifie aussi davantage de dommages aux écosystèmes.

Et peut-être plus important encore, à l'échelle planétaire, s'il y a moins d'Amazonie, il faut revoir les calculs sur la capacité de ce poumon de la planète à absorber les surplus de CO2 que les humains rejettent dans l'atmosphère.

Pascal Lapointe

* Note: une correction a été apportée à cet endroit le 4 novembre 2005. La version précédente portait confusion quant à ce qui a doublé (c'est deux fois plus que ce que disaient les estimations précédentes, mais ce n'est pas deux fois plus que la déforestation proprement dite).

 

En manchette la semaine dernière:
La multiplication des Hobbits

A lire également cette semaine:
La pollution fait naître plus de filles

Les nuages de Titan

Tomber sur un os... de mammouth

La mer contre le sida

Je vous mens, mais j'ai une excuse!

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | plan du site