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semaine du 28 mars 2005



Si vous n'aimez pas votre code génétique, réécrivez-le!

Si vous n'aimez pas votre code génétique, réécrivez-le! C'est la tactique qu'emploie une plante, et cette découverte renverse les généticiens.

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Car un code génétique, c'est pour la vie, n'est-ce pas? C'est en tout cas ce qu'on a appris à ces généticiens. C'est même une des bases de la génétique depuis qu'un certain Gregor Mendel, il y a un siècle, a étudié des petits pois: un être vivant naît avec un mélange des gènes de ses deux parents. Et que cela lui plaise ou non, il doit vivre avec jusqu'à la fin de ses jours.

Mais il semble que cette Arabidopsis, ou plante à moutarde, le "rat de laboratoire" des biologistes végétaux, n'ait pas lu les livres de biologie. Dans une étude parue dans la dernière édition de la revue Nature, on apprend qu'elle serait capable de littéralement "réécrire" une partie du code génétique hérité de ses parents, pour régresser au stade de celui de ses grands-parents.

On n'a aucune idée de comment elle fait ça. Les chercheurs suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de sauvegarde (back-up): lorsque des êtres vivants se retrouvent dotés de séquences génétiques défectueuses, ils pourraient ainsi s'en débarrasser pour les remplacer par celles, plus saines, de leurs grands-parents.

Et ils disent bien des êtres vivants. Parce qu'il n'y a aucune raison pour que ce mécanisme de sauvegarde soit réservé à l'Arabidopsis: d'autres plantes, et pourquoi pas des animaux, voire des humains, pourraient aussi en être dotés.

L'équipe dirigée par Robert Pruitt, de l'Université Purdue à West Lafayette, Indiana, ne se fait pas d'illusions: son annonce va provoquer du scepticisme. Mais ses résultats semblent pour l'instant bien solides –l'arabidopsis étant la plante la plus étudiée des laboratoires, on peut d'emblée écarter bien des hypothèses– et il faudra des années d'efforts avant de les confirmer –ou les infirmer.

Les chercheurs s'étaient penchés sur un gène en particulier, appelé hothead, dont la version défectueuse conduit pétales et feuilles à fusionner. Pendant la première génération, leurs plantes avaient un gène défectueux sur deux. Leurs descendants, tel que prévu par les lois de Mendel avaient, dans un cas sur quatre, les deux gènes défectueux. Or, lorsqu'on mêlait uniquement les spécimens dotés de ces deux gènes défectueux, se produisait l'anomalie: alors que tous leurs rejetons auraient dû avoir ces deux gènes défectueux, jusqu'à 10% étaient revenus au stade "mitoyen" des grands-parents.

Aurions-nous, caché au fond de notre bagage génétique, un genre de manuel contenant les instructions nécessaires à la reconstruction adéquate de notre code génétique? Une molécule-cousine de l'ADN, appelée l'ARN, est déjà connue pour ses multiples fonctions, et est pointée du doigt par Robert Pruitt. Mais quelle que soit la réponse à cette énigme, pour l'instant, il n'y a qu'un mot, exprimé par la revue Nature: les généticiens sont flabbergastés.

 

S.J. Lolle, et al., "Genome-wide non-mendelian inheritance of extra-genomic information in Arabidopsis," Nature, 434:505-09, March 24, 2005.

 

 

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