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Le 5 juillet 2006


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Apprendre d'un cannibale

(Agence Science-Presse) - Les prions responsables de la maladie de Creutzfeldt-Jakob peuvent dormir dans notre organisme pendant 50 ans avant de causer la mort. Et cette découverte, on la doit à des... cannibales.

La dernière population à avoir abandonné la pratique consistant à manger la chair de membres de leur famille est celle du peuple Fore, sur l’île qu’on appelait alors la Nouvelle-Guinée, il y a 50 ans. Un mystérieux mal appelé kuru, caractérisé par des problèmes neurologiques graves, avait décimé plusieurs d’entre eux dans les années 1950 et au début des années 1960. L’interruption du cannibalisme, interdit par les autorités, et la disparition de la maladie, ont toujours fasciné les neurologues: le mal se transmettait vraisemblablement par les chairs malades, mais pourquoi s’attaquait-il spécifiquement au cerveau?

L’intérêt envers le kuru a été renouvelé à la fin des années 1980 lorsqu’on s’est apercu que la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), variante humaine de la maladie de la vache folle, outre qu’elle présentait les mêmes symptômes que le kuru –problèmes d’équilibre et de coordination– se transmettait vraisemblablement à travers des viandes infectées. Le parallèle entre les deux maladies était d’autant plus intéressant qu’il restait une question non-résolue: combien de temps les prions, ces protéines responsables de la transmission de la maladie, peuvent-ils rester dans notre organisme avant de déclencher la dite maladie?

Jusqu’ici, la MCJ a tué 156 personnes en Grande-Bretagne; combien d’autres en mourront, si le temps d’incubation peut aller jusqu’à 10 ans, comme le prétendaient les experts?

Eh bien pas 10 ans. Cinquante ans, affirment maintenant John Collinge et ses collègues du Collège universitaire de Londres qui sont allés en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La plupart des gens qui avaient eu le kuru sont morts, mais les chercheurs en ont trouvé, dans des villages éloignés, qui n’ont developpé cette maladie que récemment.

Onze cas plus précisément, entre 1996 et 2004, années où ces chercheurs se sont rendus là-bas, jusqu’à des villages situés à 2000 mètres d’altitude et inaccessibles par route. Bien que le temps d’incubation moyen soit de 12 ans, la plus longue période connue semble être de 56 ans, écrivent-ils dans la revue médicale The Lancet. Si c’est vrai pour le kuru, ça doit l’être encore plus pour la MCJ, où les prions doivent passer la barrière entre deux espèces (la vache et l’humain), un obstacle connu pour accroître le temps d’incubation d’une maladie.

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