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Secrets de famille

(ASP) - Cette semaine, on va parler de John Glenn, mais pas tout de suite. Parce qu'il existe en médecine des problèmes beaucoup plus inquiétants. L'infanticide, par exemple.

"Donner naissance à un enfant peut provoquer un stress épouvantable chez des adolescentes encore mal préparées pour faire face à la vie, encore moins à la maternité", commence le Los Angeles Times en présentant une étude parue dans l'édition du 22 octobre du New England Journal of Medicine: une étude qui nous apprend à quel point, même en notre âge de l'information, et même dans un pays comme les Etats-Unis, la pauvreté et la sous-scolarisation peuvent avoir des effets qu'on ne soupçonne pas. Un bébé né d'une mère qui n'a pas complété ses études secondaires court huit fois plus de risques d'être tué que si la mère a terminé ses études collégiales; si la mère est une adolescente qui a déjà donné naissance, le nouveau-né court neuf fois plus de risques d'être tué; et enfin, bien que 2% des bébés naissent d'une mère de moins de 17 ans, 7% des infanticides ont lieu dans cette catégorie de la population.

Les cas de parents qui tuent leurs enfants, il y en a eu de tout temps dans l'histoire, commence la célèbre revue médicale, dans un éditorial qu'elle consacre à cette étude. Il y a à peine 200 ans, en Europe, on estime que jusqu'à un tiers des nouveaux-nés étaient tués ou abandonnés. Aujourd'hui, aux Etats-Unis, le chiffre ne serait "que" de 9 meurtres pour 100 000 bébés. Mais ce sont des morts qui auraient pu être évitées, si la société y avait consacré un minimum d'efforts, déclarent les psychologues qui signent l'étude. Encore moins rassurant est le fait que ces psychologues, après s'être penchés sur des dossiers médicaux couvrant les années 1983-1991, terminent avec l'impression que le taux d'infanticides s'est accru entre le début et la fin de cette période.

Nous avons les moyens et les institutions, renchérit le psychiatre de l'enfance Lawrence S. Wissow, qui signe l'éditorial, "pour mettre de la pression sur les autorités; nous avons les organismes subventionnaires pour allouer les ressources nécessaires". Et nous connaissons même les cibles: les mères adolescentes. Il s'agit d'un groupe "à risque" -particulièrement lorsqu'elles sont pauvres- identifié plusieurs fois, notamment dès 1993 dans la revue Pediatrics.

L'éditorialiste ajoute qu'il y a "beaucoup plus que nous pouvons faire au niveau clinique": efforts accrus pour identifier les adolescentes qui tentent de dissimuler leur grossesse -d'autres études ont souligné que des grossesses dissimulées étaient, dans deux cas sur trois, la marque d'abus physiques ou sexuels- et programmes de visites à domicile chez les mères célibataires à faible revenu.

Une façon aussi valable qu'une autre d'entrer dans le XXIe siècle...

 

La Terre en 2041

(ASP) - On ne parlera pas tout de suite des problèmes digestifs de John Glenn, parce qu'il conviendrait d'abord de jeter un coup d'oeil à ceci: un rapport britannique dépeint un monde, entre les années 2041 et 2070, décimé par les maladies et les désastres environnementaux. Ce n'est pas la première prévision pessimiste quant à l'avenir de notre planète, loin de là. Mais elle est plus précise que beaucoup d'autres, et elle s'ajoute à la pile déjà imposante de messages d'alarmes.

Le rapport a été déposé dans le cadre d'un congrès international sur les changements climatiques qui s'ouvrait le 2 novmbre en Argentine. Le futur qu'ils décrivent, à seulement deux générations devant nous, en est un où il y aura beaucoup plus de gens malades, affamés et assoiffés, et où, pire encore, les forêts ne seront plus capables d'absorber le principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2). Elles en produiront elles-mêmes plus qu'elles ne pourront en éliminer. Comment en sera-t-on arrivé là? Eh bien, entre autres choses, les forêts tropicales du Nord du Brésil seront, en 2050, purement et simplement mortes. D'autres terres fertiles auront été transformées en désert. Or, au cours de la première moitié du XXIe siècle, la végétation du globe devrait parvenir à absorber 2 à 3 milliards de tonnes de CO2 par année... tandis que la prodution humaine de CO2 sera trois fois supérieure. Le surplus contribuera donc au réchauffement de l'atmosphère. Et le rétrécissement des surfaces recouvertes de végétation ne fera qu'accentuer ce phénomène.

Ces prévisions sont entre autres basés sur les records de chaleur enregistrés au cours des deux dernières années, certains allant même jusqu'à affirmer que la Grande-Bretagne aura connu en 1998 l'année la plus chaude depuis... 1106. Au cours du prochain siècle, écrivent les Britanniques, les gaz à effet de serre accroîtront encore la température d'environ 3 degrés Celsius -une hausse qui, si elle se confirme, serait la plus prononcée en... 10 000 ans.

Ajoutez à cela le tableau habituel: amincissement des terres arables à l'équateur, en particulier en Afrique où 18% de plus de gens seront menacés de famine, augmentation au Canada et dans certaines régions d'Europe, hausse du niveau des mers de 21 cm, plaçant du coup 20 millions de plus de gens dans des zones inondables, augmentation des cas de malaria, et ainsi de suite. Et ce n'est pas le décor pour un roman de science-fiction, cette fois.

 

La Nasa a besoin des Russes

(ASP) - "La Russie est une partie vitale de la station spatiale", a senti le besoin de défendre l'Américain qui doit en devenir le premier commandant. L'astronaute Bill Shepherd, qui était interrogé à la BBC, a du même coup révélé ce que tout le monde soupçonnait: il y a des gens, au sein de la Nasa et du gouvernement américain, qui en ont plus qu'assez des retards répétés subis par la station spatiale internationale à cause des Russes et qui voudraient voir ceux-ci débarquer du projet. Ce serait une grosse erreur, avance Shepherd, qui plaide pour la patience, alors que la Russie vit des temps difficiles. L'option de l'abandon est pourtant bien réelle, poursuit le journaliste de la BBC: le troisième morceau de la station, le module d'habitation, sous la responsabilité des Russes, n'est toujours pas complété, et certains doutent carrément qu'il le soit jamais.

 

Le fil de quatre atomes de long

(ASP) - Ce n'est un secret pour personne, l'histoire de l'informatique suit, depuis ses origines, un même fil conducteur: la miniaturisation. De plus en plus petits, de plus en plus puissants: dès 1965, Gordon Moore, co-fondateur d'Intel, prédisait que la puissance des ordinateurs doublerait tous les 18 mois.

Sauf que depuis quelques années, les experts commencent à s'inquiéter: on approche de la limite au-delà de laquelle il ne sera plus possible de rapetisser. Dans l'édition du 29 octobre de la revue Nature, deux études, l'une japonaise, l'autre européenne, obligent à se demander si cette limite ne viendrait pas d'être atteinte: les deux équipes ont réussi à fabriquer des "fils" d'or dont l'épaisseur est de... un atome!

Ca n'a plus grand-chose de commun avec un fil traditionnel, explique le service d'information de la revue britannique: "alors que les composants électroniques deviennent de plus en plus petits, leur propriétés électriques deviennent fondamentalement différentes". Dans un fil normal, comme le savent tous ceux qui se sont déjà improvisés électriciens, le passage de l'électricité varie en fonction de la taille et du voltage. Mais à l'échelle atomique, les choses deviennent soumises aux lois bizarres de la physique quantique.

Et ce n'est pas tout de savoir comment ça marche, encore fallait-il le "tisser": mettre en contact deux microscopiques surface en or, chargées électriquement, les séparer millième de millimètre par millième de millimètre... jusqu'à ce que le "pont" entre les deux n'ait plus qu'un atome d'épaisseur. Le pont en question est demeuré stable pendant deux minutes avant de se briser, selon les Japonais; l'équipe européenne, de son côté, raconte avoir réussi à "tisser" des "fils" d'au moins quatre atomes de long qui sont restés stables pendant plus d'une heure. Bon, d'accord, le courant qui y passe n'est pas énorme: un volt. Mais c'est un début.


Respecteriez-vous les embargos?

(ASP) - La revue Science consacre dans sa dernière édition plusieurs articles aux différents volets d'un débat qui secoue de plus en plus la communauté scientifique: les embargos. Ce terme désigne l'interdit de publication que quelqu'un va mettre sur une information jusqu'à une date X. C'est un système qui remonte à des décennies, par lequel des milliers de journalistes peuvent recevoir l'information à paraître dans les prochaines éditions de revues scientifiques, mais avec l'interdiction d'en parler avant la publication. Tout le monde y trouve son compte: les journalistes ont davantage de temps pour se préparer, et les scientifiques y gagnent davantage de visibilité.

Mais le système est de plus en plus soumis à des tensions: on voit des savants parler de leurs découvertes, théoriquement sous embargo, dans des colloques auxquels assistent scientifiques et journalistes; on voit des informations susceptibles de faire bondir le cours des actions d'une compagnie dormir pendant des jours, avec tous les risques de fuites que cela implique. Et on voit l'apparition de magazines publiés exclusivement sur Internet, qui peuvent rétrécir les délais de publication et rendre caduc le système d'embargo.

Nulle part la chose n'est-elle plus dérangeante qu'en astronomie, science qui vit plus que tout autre de la publicité que lui offrent les médias. Les embargos et la nécessité de publier de plus en plus vite y entrent très souvent en conflit, et on ne voit pas de solution à l'horizon, conclut Science.

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