Semaine du 3 mai 1999

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Couper les vivres au cancer

(ASP) - Tuer le cancer en lui coupant les vivres: c'est la vraie-fausse nouvelle qui avait fait le tour du monde l'an dernier. Elle vient de faire un pas de plus pour devenir une vraie-vraie nouvelle.

A la base, ce dont on parle ici, c'est d'une nouvelle façon de faire la guerre au cancer. Plutôt que de l'attaquer de front -par exemple, en détruisant les cellules cancéreuses avec la chimiothérapie- on l'attaque par son flanc faible: puisqu'une tumeur a besoin, pour se développer, d'être alimentée par les vaisseaux sanguins, il "suffit" de bloquer le développement des vaisseaux sanguins vers cette tumeur.

Plus facile à dire qu'à faire. N'empêche que cette idée, dont le Dr Judah Folkman, de Boston, se fait le promoteur depuis 25 ans, est prise de plus en plus au sérieux depuis le milieu des années 90. Tellement au sérieux que, il y a un an jour pour jour, le New York Times publiait à sa Une une nouvelle formidable: un chercheur de Boston -Folkman, alors illustre inconnu- aurait mis au point un traitement pour guérir du cancer. La nouvelle avait été reprise dans les 48 heures par tous les médias d'Amérique du Nord... avant que le Times, penaud, n'annonce qu'il s'était enthousiasmé un peu trop vite: non seulement les résultats de cette recherche avaient-ils été publiés six mois plus tôt dans la revue Nature, et n'avaient donc rien de nouveau, mais de surcroît, le Dr Folkman n'avait guéri que des souris -et rien, strictement rien, ne permettait de dire si cette nouvelle "stratégie" -appelée anti-angiogénèse- serait efficace chez des humains. A l'époque, les tests "humains", si jamais ils devaient avoir lieu, étaient encore à deux ans dans le futur, au moins.

Or, depuis 12 mois, des progrès ont été effectués. Une recherche publiée dans la dernière édition de la revue Science identifie quatre médicaments qui semblent efficaces pour "bloquer" la formation de vaisseaux sanguins chez les souris -et la formation de tumeurs est similaire chez les souris et les humains. Ces médicaments, de leur nom savant inhibiteurs d'angiogénèse, bloquent plus précisément le "signal" qu'envoient les tumeurs affamées pour demander qu'on leur envoie de nouveaux vaisseaux sanguins. Cette recherche est également la toute première à indiquer que l'efficacité de ces médicaments varie en fonction du stade où en est rendu le cancer.

Bref, on avance, petit pas par petit pas...


Attention: le clonage peut nuire à votre santé

(ASP) - Selon des chercheurs français, le taux de décès chez les animaux clonés pourrait se révéler pas mal plus élevé que prévu. Au minimum, disent-ils, il faut s'attendre à de sérieux problèmes de santé à long terme.

Cette étude est la première à porter sur la physiologie d'un animal cloné -un domaine de recherche qui, inutile de dire pourquoi, est encore jeune- et ses conclusions sont accueillies à bras ouverts par les spécialistes du clonage eux-mêmes, dont le Dr Harry Griffin, de l'Institut Roslin, où est née la brebis Dolly. "Cela renforce notre argument, déclare-t-il à la BBC, sur le clonage humain: personne ne devrait même envisager le clonage d'humains avec une technologie qui en est encore aux tout premiers stades de son développement et qui met en jeu des mécanismes dont nous ne connaissons pratiquement rien."

La recherche a été effectuée à l'Institut national de la recherche agronomique, sous la direction du Dr Jean-Paul Renard. Elle a consisté à prélever une cellule d'oreille d'une vache adulte, elle-même née par clonage d'embryon -une technique plus vieille que Dolly- et à l'utiliser pour créer un nouveau clone. Six semaines après sa naissance, le veau a connu une baisse subite de son taux de globules rouges. Il est mort une semaine plus tard. L'autopsie a révélé que ses tissus lymphatiques ne s'étaient pas eux non plus développés normalement.

Les scientifiques n'arrivent pas à trouver une explication, mais leurs hypothèses tournent autour de la technique utilisée pour le clonage: ou bien il s'est produit quelque chose au moment de la "transplantation" du bagage génétique à cloner vers l'ovule de la mère-porteuse, ou bien c'est l'usage de cellules d'animaux adultes pour effectuer le clonage -comme avec Dolly- qui est en cause. "Ce transfert implique la reprogrammation de cellules adultes, déjà spécialisées, pour qu'elles soient persuadées d'agir comme si elles étaient des cellules d'embryons, poursuit le Dr Griffin. Il n'est pas étonnant que ça ne marche pas tout le temps."


La variole dort toujours

(ASP) - Les derniers échantillons du virus de la variole ne seront pas détruits: le gouvernement américain a changé son fusil d'épaule la semaine dernière, après pourtant avoir été le promoteur, pendant plusieurs années, d'un plan international d'éradication. Depuis 1978, résultat d'une intense campagne de vaccination, plus aucun cas de variole n'a été signalé dans le monde, mais quelques laboratoires en conservaient des échantillons, pour parer à toute éventualité. Au milieu des années 90, 70 pays s'étaient entendus sur un plan visant à détruire tous ces échantillons avant juin 1999. Mais la semaine dernière, le Président Clinton a signé un mémorandum, se rangeant ainsi à l'avis de ceux -aux Etats-Unis et en Russie- pour qui tous les échantillons connus ne devraient pas être détruits, au cas où des échantillons inconnus auraient été préservés quelque part, en vue de servir un jour à une arme bactériologique. Aucune annonce officielle n'a été faite par la Maison-Blanche.


Sida: le vaccin est loin, mais il n'y a pas d'alternatives

(ASP) - Selon des études publiées dans l'édition de mai de Nature Medicine, la vaccination serait la seule piste réaliste dans la lutte contre le VIH, le virus responsable du sida. En dépit des progrès désespérément lents dans la recherche pour un tel vaccin, en dépit de l'efficacité mitigée des médicaments sur le marché -ils sont efficaces à court terme, mais n'arrivent jamais à complètement éliminer le virus- et surtout, en dépit du paradoxe même d'une vaccination: le VIH est une maladie qui affaiblit le système immunitaire; or, une vaccination sert par définition à attaquer un système immunitaire!

Et pourtant, la preuve semble de plus en plus faite, lit-on dans Nature Medicine, que les médicaments -la fameuse trithérapie, ou "cocktail" de trois médicaments- manque d'efficacité à long terme. Celle-ci peut débarrasser l'organisme de l'essentiel du virus, mais pas de tout; or, le traitement enlève en même temps à l'organisme la capacité de contre-attaquer, si jamais le virus resurgit: l'organisme "oublie" en quelque sorte que le virus est toujours en lui, endormi. La vaccination, à l'inverse, "stimule" en quelque sorte la mémoire de l'organisme, et oblige ainsi le virus à sortir de sa cachette, l'exposant à une attaque immédiate. Du moins, c'est ce que fait en général la vaccination: reste à appliquer cette propriété à un vaccin contre le sida, ce qui est loin d'être une réalité...


Un pub chirurgical

(ASP) - Il se passe vraiment toutes sortes de choses dans les pub britanniques. Même une opération à coeur ouvert. Une chirurgienne a sauvé la vie d'un homme de 22 ans, Stephen Niland, le 16 avril, en pratiquant l'opération d'urgence sur le plancher d'un pub, sous les yeux des clients -du moins, ceux qui n'ont pas détourné la tête.

L'homme venait d'être poignardé dans la région du coeur, et son coeur s'était arrêté de battre à l'arrivée des infirmiers. Il serait mort en quelques minutes si le Dr Heather Clark n'avait pas pratiqué cette opération... qu'elle avait apprise deux jours plus tôt! Après avoir anesthésié le patient, il lui a fallu percer deux trous dans sa poitrine pour atténuer la pression sur ses poumons; percer encore sa poitrine pour retirer un caillot sanguin qui empêchait le coeur d'être alimenté. Le tout, sous un éclairage qui n'avait rien de celui d'une salle d'opération. Pendant tout ce temps, un collègue médecin, tentait d'empêcher le blessé de perdre encore plus de sang... en plaquant ses doigts sur la blessure. "J'ai mis mes doigts dans le trou, dans son coeur en réalité, et je sentais celui-ci s'aggriper autour de mes doigts." Il lui a fallu ainsi maintenir la pression pendant tout le trajet jusqu'à l'hôpital, où un chirurgien les attendait pour pratiquer la suture.

M. Niland a, depuis, pu rentrer chez lui, et on s'attend à ce qu'il se rétablisse complètement.

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