| Semaine du 5 juillet 1999 |  |
En manchette cette semaine: LE KIOSQUE A lire aussi: La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse |
Retour au sommaire des capsules Après l'ère de la contraception, l'ère de la conception? (ASP) - Science nous prévient d'emblée: l'essai qu'elle publie cette semaine est "provocateur". Carl Djarassi, celui qui nous a donné, au début des années 60, le premier contraceptif oral -autrement dit, "la pilule"- base de la révolution sexuelle, voit dans les années à venir une "ère de la conception" -du moins, dans les pays riches. Contrastant, donc, avec les 50 dernières années, qui furent plutôt celles de la contraception. Qu'est-ce qui lui permet de faire pareille prophétie? Tout simplement le déferlement des nouvelles technologies de reproduction, qui permettent "une séparation graduelle du sexe et de la fertilité, où la sexualité prend place au lit et la fécondation, sous le microscope. Cette séparation déplace la balance du pouvoir reproductif du côté des femmes." De la fécondation in vitro (1977) à l'injection intracytoplasmique du sperme (1992), les changements ne nous sautent parfois au visage qu'après quelques années. Ainsi, cette dernière technique peut se révéler particulièrement bénéfique aux femmes plus âgées: un "détail" qui établit une barrière par rapport à toute l'histoire de l'humanité: jusqu'à récemment, la ménopause signifiait pour les femmes la fin d'une partie de leur vie. Désormais, la conception d'un enfant n'est plus nécessairement arrêtée par cet "obstacle". Par ailleurs, l'injection intracytoplasmique du sperme (ICS) peut permettre de choisir au moment de l'intervention le sexe de l'enfant. Une possibilité qui, cela va sans dire, soulève de nombreuses questions éthiques. "Les technologies de reproduction détachent l'objet reproduit du domaine de la tradition", s'inquiétait Walter Benjamin dès 1936 dans un essai consacré... aux reproductions mécaniques de l'art. La "tradition", demande Djerassi, ne nécessiterait-elle pas qu'on s'en inquiète encore plus dans le domaine de la reproduction humaine que dans celui de la photocopie? Retour au sommaire des capsules
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