Semaine du 8 novembre 1999

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Rivière sous-marine

(ASP) - Une "rivière" sous-marine, source de chaleur depuis des millions d'années, aurait considérablement ralenti son débit depuis un siècle, ce qui pourrait avoir un impact sur les changements climatiques.

Elles sont deux en fait, ces rivières, une dans chaque hémisphère de notre planète, et il conviendrait mieux de les appeler courants sous-marins. Entre autres choses, elles "nettoient" les profondeurs de leurs impuretés mais aussi, et c'est ce qui nous intéresse ici, elles amènent de la chaleur. Une analyse indirecte -indirecte, parce qu'il est impossible de se rendre à ces profondeurs- de la "rivière" qui voyage vers le Pôle Sud a conduit un géochimiste marin, Wallace Broecker, de l'Université Columbia, à conclure que le débit avait diminué jusqu'au tiers de ce qui était sa vitesse il y a un siècle ou deux, tandis que la "rivière" de l'Atlantique Nord, elle, était restée stable. Le chercheur se fait encore plus audacieux, en affirmant que ce ralentissement ne serait qu'une partie d'un cycle de 1500 ans.

La conséquence d'une telle hypothèse, si elle devait se vérifier, c'est que l'action humaine sur les changements climatiques deviendrait encore plus difficile à mesurer. Mais le fait est que ce n'est, justement, qu'une hypothèse. "C'est une idée très intéressante et très provocante, résume pour Science le spécialiste en modélisation des courants océaniques Jorge Sarmiento, de l'Université Princeton. Mais je suis mal à l'aise avec les calculs." Car ces calculs, répétons-le, sont le résultat de mesures indirectes (par exemple, la quantité de phosphate et d'oxygène dans l'eau de mer, censée demeurer constante).

Par ailleurs, même si les calculs sont exacts, rien ne les explique: Broecker lui-même est dans le noir quant au phénomène qui pourrait expliquer un ralentissement aussi radical de ce courant sous-marin -et pourquoi celui-ci se produirait uniquement dans les mers du Sud. Il trace toutefois un parallèle avec des variations encore plus radicales survenues dans les courants océaniques il y a 11 000 ans -justement pendant un sommet de la dernière ère glaciaire: les sédiments de l'Atlantique Nord semblent démontrer que la "rivière" sous-marine avait considérablement ralenti, voire s'était arrêtée. L'absence de ces flots de chaleur avait de fil en aiguille refroidi à peu près tout l'hémisphère Nord tandis que l'hémisphère Sud, lui, devenait plus chaud. Broecker postule que quelque chose de similaire se serait également produit il y a cinq ou six siècles, pendant que s'abattait sur l'Europe ce qu'on a appelé le Petit âge glaciaire. La nature, conclut-il, conserve certainement d'autres changements du même genre dans sa besace...

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