La science d'ici et d'ailleurs


Semaine du 9 juin 1997


En manchette cette semaine:

La contre-attaque des bactéries

A lire également:

Nouvelle section:
Y a-t-il d'autres Terre? Y a-t-il de la vie ailleurs?


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Signes avant-coureurs de l'Alzheimer

(ASP) - La détérioration de la capacité à se rappeler une histoire dans la demi-heure qui suit constitue la première indication de l'Alzheimer chez des individus de 80 ans et plus, dévoilent des chercheurs de l'Oregon dans la dernière édition du Journal of the American Geriactrics Society. La plupart des patients, âgés de 64 à 104 ans, ont été suivis sur une période de trois ans. La détérioration de ce que les spécialistes appellent la "mémoire verbale" était le signal d'alarme ressortant dans chaque cas, alors que l'Alzheimer n'en était encore qu'à ses premiers stades -c'est-à-dire un bon deux ans et demi avant l'apparition des symptômes cliniques.


Plus vieux ne signifie pas toujours plus sage

(ASP) - La détérioration des capacités avec l'âge est-elle le résultat de facteurs génétiques, contre lesquels on ne peut pas grand chose, ou le de facteurs externes -par exemple, le fait qu'une personne aime la lecture? Une recherche publiée dans la dernière édition de la revue Science ajoute une nouvelle pièce à ce casse-tête "nature versus culture". Des scientifiques britanniques, suédois et américains y concluent que l'influence génétique demeure à peu près au même niveau tout au long de la vie. Selon le Dr Gerald McClearn, "environ 50% de la variabilité au sein d'une population est déterminée par des différences génétiques et 50% par des différences environnementales." L'étude a porté sur des jumeaux de plus de 80 ans, et comparait les aptitudes intellectuelles en général, ainsi que les fonctions cognitives.


Un comité appuie le clonage d'embryons humains


(ASP) - Non sans créer une certaine surprise, un comité d'enquête nommé par le Président américain Bill Clinton a recommandé que les recherches sur le clonage d'embryons humains ne soient pas interdites... en autant qu'elles ne débouchent pas sur le développement de bébés. Le comité se prononce donc contre l'embargo sur toutes les recherches du genre, embargo qui était fermement recommandé par de nombreux politiciens depuis l'annonce, en février du clonage, en Ecosse, d'un animal adulte. Les bioéthiciens et les généticiens s'entendent de leur côté pour dire qu'un embargo ne servirait à rien, puisque ce ne serait qu'une question de temps avant qu'un groupe de recherche passe outre, et obtienne la clef du clonage réussi. Les partisans de la recherche, du côté desquels le comité s'est donc rangé, allèguent que le clonage pourrait assurer des percées dans le domaine des nouveaux médicaments. "Si nous avions un individu diabétique, par exemple, a explique à MSNBC le Dr Philip Wyatt, président de la division génétique de l'Association médicale ontarienne, et que nous pouvoins prélever des cellules de son pancréas, créer un second pancréas et l'amener à se développer, je pense que ça serait extrêmement utile." Le comité créé par le Président Clinton a dû retarder de deux semaines la remise de son rapport, dans un effort pour atteindre un consensus.


Au-delà de Pluton

(ASP) - Les passionnés d'astronomie sont déjà au courant: on a découvert un corps céleste au-delà de Pluton, qui repousse de plusieurs milliards de kilomètres les limites de notre système solaire. Cet astéroïde apparemment recouvert de glace -appelé pour l'instant 1996TL66- fait moins de 500 km de diamètre, et est, à son point le plus éloigné de son orbite, trois fois plus éloigné du Soleil que ne l'est Pluton -soit à la distance phénoménale de 20 milliards de kilomètres. Il ferait partie de ce que les astronomes appellent la ceinture de Kuiper: une vaste ceinture d'astéroïdes et de comètes dont on ignore les limites, mais qui pourrait abriter des centaines de millions d'objets célestes, la plupart beaucoup plus petits que celui qui vient d'être découvert. De nombreuses autres découvertes sont sans doute à venir dans les prochains mois.


Le sex-appeal des mouches à fruits

(ASP) - L'amour est quelque chose de beaucoup plus complexe qu'on ne le croyait... même chez les mouches à fruits. C'est ce qu'écrivent des scientifiques dans la dernière édition de la revue Science. En manipulant les phéromones de ces petites bêtes -le signal chimique qui est censé attirer un partenaire- les chercheurs ont découvert que les mouches mâles que l'on avait doté de phéromones femelles attiraient l'attention des autres mâles. Ca, c'était prévu. Ce qui l'était moins, c'était que les mâles ainsi "modifiés" ne prisent pas l'attention dont ils étaient l'objet des autres mâles. En d'autres termes, "le mâle féminisé est toujours capable d'une orientation hétérosexuelle. Il n'est pas confondu ou autostimulé par son propre parfum féminin", a expliqué à Reuter le chercheur français Jean-François Ferveur, de l'Université Paris-Sud. Si la chose paraît normale dans le monde des humains, elle l'est moins dans celui des mouches, où l'on a toujours cru que les phéromones constituaient le seul élément en jeu dans l'équation amoureuse.



Un lien entre les étoiles et les planètes

(ASP) - Un pas de plus dans la recherche de planètes autour d'autres étoiles: on soupçonnait depuis 30 ans l'existence des naines brunes -des objets dont la masse les situe entre les étoiles et les planètes. Mais comme elles ne brillent pas, comme elles ne dégagent même pas de chaleur, au contraire des étoiles, leur détection s'en trouvait d'autant plus difficile. Des astronomes californiens affirment dans la dernière édition de la revue Science avoir détecté la présence d'une naine brune, tournant autour d'une étoile proche. Son spectre est similaire à celui de Jupiter, ce qui renforce la théorie suivant laquelle les planètes géantes, comme Jupiter, ne seraient que de minuscules naines brunes.

  • Pour en avoir plus sur la la recherche de planètes extra-solaires et les naines brunes, lisez la nouvelle section de l'Agence Science-Presse: La Quête des origines.

  • Et si cette planète était une étoile?


    (ASP) - Toujours dans le domaine de la recherche de planètes tournant autour d'étoiles autres que notre Soleil: la toute première de ces planètes à avoir été découverte, en octobre 1995, autour de l'étoile 51 Pegasus, continue de susciter la controverse. Après l'astrophysicien torontois David Gray, qui affirmait en mars (voir la capsule du 3 mars) que les "perturbations" périodiques de cette étoile -à partir desquelles on déduit la présence d'une planète- sont en fait des oscillations normales dans la vie de cette étoile, voilà que deux astrophysiciens californiens affirment que le "compagnon" détecté en octobre 1995 est en fait une étoile naine, et non une planète.

  • Qu'est-ce que c'est que cette histoire "d'oscillations" d'une étoile? Voyez comment on procède pour "détecter" une planète autour d'une étoile autre que notre Soleil.

  • Encore un lien entre les oiseaux et les dinosaures

    (ASP) - Est-ce une volonté de profiter de la fièvre du nouveau film de Spielberg? (voir la manchette de la semaine dernière)Toujours est-il que les recherches sur les dinosaures pleuvent depuis quelques semaines. La revue Science annonçait dans sa dernière édition un nouveau lien ancestral entre oiseaux modernes et dinosaures, avec la découverte dans les Pyrénées, en Espagne, du plus ancien fossile connu d'oiseau -un bébé- qui avait une tête et un cou le rapprochant du vélociraptor, mais qui était, pour le reste, similaire aux oiseaux d'aujourd'hui. La bestiole et ses parents auraient vécu il y a 135 millions d'années, soit à peine 5 millions d'années après l'apparition de l'archaeoptérix, le plus ancien animal volant connu.


    Le paradis pollué

    (ASP) - Les îles Pitcairn, colonies britanniques, sont de petits morceaux de terre volcanique perdues au milieu du Pacifique Sud. Habitées par une poignée de gens, dont les descendants des mutinés du Bounty, dont la légende se perpétue encore, deux siècles plus tard, elles sont souvent présentées comme un des derniers paradis sur Terre. Or, voici qu'une étude récente démontre qu'elles sont aussi polluées qu'une plage d'Irlande: tubes fluorescents, bouteilles, pédales de bicyclettes, jouets, tournevis, bougie... Les coupables: les navires qui passent à proximité. Et un pétrolier qui, en 1992, a eu la brillante idée de nettoyer ses réservoirs de mazout non loin de là. Sans s'identifier, bien sûr.


    Marcher tout en mâchant de la gomme

    (ASP) - Lorsqu'on parle d'un ordinateur capable de faire plusieurs choses en même temps, on dit qu'il est "multitâches". Eh bien, le cerveau humain, lui, n'est pas multitâches. Si son attention est attirée par quelque chose -en particulier, une information visuelle, comme un bout de texte qui n'est pas à sa place, un chiffre erroné, un oiseau bizarre- il doit laisser tomber tout le reste pendant une fraction de seconde. C'est là un phénomène connu depuis longtemps des neurologues, qui continuaient toutefois à se demander si, pendant ce trou», l'information continuait d'être absorbée, dans l'attente de pouvoir être traitée par le cerveau. Pas tout à fait, selon une équipe internationale. L'information serait bel et bien perçue, mais ne serait pas encodée dans la mémoire à court terme, et courrait en conséquence davantage de risques d'être perdue.

    Certaines de ces capsules peuvent être lues chaque semaine dans Hebdo-science et technologie, la publication de l'Agence Science-Presse. D'autres sont inédites. Vous voulez vous abonner à Hebdo-science? Contactez-nous!