La science d'ici et d'ailleurs


Semaine du 10 février 1997


En manchette cette semaine:

Le télescope spatial Hubble sur la route des étoiles

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Hommage à Carl Sagan


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La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

 

Les canons de La Salle

(ASP) - Des archéologues travaillant au fond du Golfe du Mexique ont remonté à la surface deux canons de bronze de 800 livres chacun, récupérés sur un navire commandé il y a 311 ans par l'explorateur français René-Robert Cavelier de La Salle. Son navire, La Belle, avait coulé dans une tempête dans la baie de Matagorda, sur les côtes de ce qui est aujourd'hui le Texas. Le navire avait été découvert en juillet 1995 par des archéologues de la Commission historique du Texas. Les canons portent les armes du roi Louis XIV et du comte de Vermandois, Amiral de France de 1669 à 1683. La Salle n'en était pas à sa premièere expédition en Amérique: il avait exploré les lacs Huron et Erie en 1670, avait atteint le Mississipi via les Grands Lacs en 1679, et avait été le premier Européen à descendre ce grand fleuve jusqu'au Golfe du Mexique, en 1682. Il dirigeait au moment de ce naufrage, en 1686, une expédition de quatre navires transportant 300 personnes, dans le but d'établir une colonie à l'embouchure du Mississipi. Une poignée d'hommes atteignirent la terre ferme, où ils furent accueillis par des indigènes hostiles, selon les récits de l'époque. La Salle fut assassiné par un de ses hommes en janvier 1687, sans avoir pu retrouver l'embouchure du Mississipi. La colonie allait malgré tout être établie plus tard au XVIIe siècle, par une autre expédition, et porterait le nom de Louisiane. Outre les deux canons, ont été également remontés à la surface depuis six mois quelque 700 000 artefacts, incluant des pistolets, des épées, des poutres, des oeufs d'autruche, un squelette humain... et plusieurs squelettes de rats.


La puce qui veut se faire aussi grosse que le boeuf

(ASP) - La compagnie japonaise NEC a annoncé la semaine dernière avoir mis au point la première puce offrant 4 giga-octets de DRAM (Dynamic random access memory). "Elle peut emmagasiner les Oeuvres complètes de William Shakespeare 64 fois", a donné en exemple le vice-président de la firme au cours d'une conférence de presse. La technologie utilise des circuits d'une largeur de 0,15 micron -un micron égale un millième de millimètre. NEC est le deuxième fabricant mondial de puces électroniques, derrière la sud-coréenne Samsung, et mène depuis des années une lutte pour coiffer ses rivaux. NEC et Hitachi avaient créé des puces de un gigabit presqu'en même temps en 1995. NEC affirme que sa puce pourra être utilisée sur les appareils multimédia, parce qu'elle peut emmagasiner 47 minutes de film et jusqu'à six heures d'un enregistrement sonore -soit une capacité qui se rapproche de celle d'un cédérom. Sa production commerciale ne pourra toutefois pas commencer avant le tournant du siècle.

 

Un courtier nommé Bibi

(ASP) - En février 94, le réseau de télévision NBC avait voulu mener une expérience "scientifique". D'un côté de la table, Bibi, un sympathique chimpanzé, qui, après avoir mûrement "réfléchi" avait choisi cinq sociétés dans lesquelles investir, sur les 3000 cotées à Wall Street. De l'autre, l'agent de change Frank Curzio, gourou de la finance, qui en avait lui aussi choisi cinq pour son client. Deux ans plus tard, le verdict est tombé: l'investissement de Bibi était plus judicieux!

 

Quand la Chine tremblera

(ASP) - Un effort de 30 ans pour prédire les tremblements de terre commence à porter fruit en Chine. Le taux de réussite serait même le plus élevé au monde, d'après les informations qui commencent à filtrer. Grâce à un réseau de quelque 863 observatoires, et d'environ 10 000 scientifiques et techniciens, les Chinois auraient amassé des données étalées sur trois décennies, qui, selon les experts occidentaux, permettraient de mieux décoder les signes avant-coureurs d'un tremblement de terre majeur. Leurs méthodes auraient des lacunes, et le programme a connu au moins un échec retentissant il y a quelques années, mais il n'en constituerait pas moins, à ce jour, ce qui se fait de mieux. Un séminaire des Nations Unies sur les séismes doit se tenir à Beijing en décembre.

 

L'évolution en action

(ASP) - On a longtemps présumé que l'évolution des espèces, et en particulier la naissance d'une nouvelle espèce, était une affaire de barrières géographiques -des montagnes par exemple- qui obligeaient les deux "familles" à suivre deux parcours différents. Voilà qu'une recherche laisse entendre que quelque chose d'aussi banal que le goût d'un fruit aurait entraîné la création d'une nouvelle espèce -une mouche à fruits, en l'occurence: une espèce a développé une dépendance à un type de pomme, tandis que ses "cousines" continuent de peupler les autres pommiers des environs. L'idée d'une différenciation des espèces à la suite de changements mineurs est dans l'air depuis une trentaine d'années, mais ce n'est que récemment que des observations plus approfondies ont permis de lui donner des bases solides.

 

Cauchemar urbain

(ASP) - Les Américains vivant en ville doivent conduire cinq fois plus que les Européens, une différence causée en grande partie par l'étalement urbain, qui les éloigne de plus en plus de leur lieu de travail. Qui plus est, au cours des années 80, ils ont parcouru en moyenne, avec leur automobile, 2000 kilomètres de plus par année. L'étalement urbain tel que pratiqué aux Etats-Unis rend difficile l'établissement de transports en commun efficaces, et le vélo est pratiquement inutilisé, contrairement à une grande ville comme Tokyo (moins de la moitié des Tokyoïtes se rendent au travail en automobile, contre 86 p. cent dans les grandes villes américaines). "Il y a beaucoup de choses que nous pouvons apprendre des Etats-Unis", a dit cet automne l'Australien Peter Newman, au cours du Forum européen sur le transport. "Mais pas en terme d'aménagement urbain."


Toutes ces capsules et d'autres peuvent être lues chaque semaine dans Hebdo-science et technologie, la publication de l'Agence Science-Presse.