Semaine du 10 avril 2000

En manchette cette semaine:
Le génome n'est pas encore décodé


Archives des capsules


LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science

A lire aussi:

Capsules québécoises


Retour à la page d'accueil


La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

Retour au sommaire des capsules

La vie extra-terrestre dans sa saison morte

(ASP) - Les scientifiques lancés à la recherche de vie extra-terrestre sont toujours aussi nombreux. Mais ils viennent de subir deux douches d'eau froide.

" White rock ", un bout de terrain sur Mars que l'on avait identifié comme étant un dépôt de sel, dernière trace d'une mer qui se serait jadis retirée, n'a finalement rien de tel. C'est ce qu'est venu dire Steven Ruff, de l'Université d'Etat de l'Arizona, aux participants du premier congrès d'astrobiologie, qui avait lieu la semaine dernière au Centre spatial Ames de la Nasa, en Californie. L'astrobiologie est une " discipline " forgée de toutes pièces il y a quelques années, en bonne partie grâce aux fonds de la Nasa : elle prend la succession de l'exobiologie (le terme existait depuis les années 50), et y ajoute des chercheurs de disciplines aussi diverses que l'astronomie et la géologie.

Situé au fond d'un cratère, " White Rock " est apparu sur des photos prises en 1971 par la sonde Mariner 9. C'est une zone d'environ 12 par 15 kilomètres, qui se distingue nettement, par sa brillance, du reste du cratère. Et qui ressemble de façon troublante aux dépôts de sel, sur Terre, que l'on retrouve à l'emplacement de lacs asséchés.

Erreur, constate aujourd'hui Steven Ruff. En analysant cette zone grâce à un appareil appelé spectromètre d'émission thermique, à bord de la sonde Mars Global Surveyor -en orbite autour de Mars depuis trois ans- il a pu déterminer que la composition de cette " plaine blanche " n'était en rien différente de tout ce qui l'entoure. La conclusion est brutale : ce n'est probablement qu'un amas de sable déposé par le vent, une immense dune. La différence de brillance s'explique tout simplement par la différence de texture.

Ce n'est pas la première fois que Mars déçoit ainsi. Le même phénomène s'était produit avec Percival Lowell lui-même, cet astronome américain qui, il y a un siècle, avait vu des " lignes " sur Mars qu'il avait dit être des canaux construits par une civilisation vieillissante. Les photos rapprochées des années 70 ont permis de déterminer que Lowell n'avait rien pu voir de tel -même les canyons que l'on croit être les lits d'anciennes rivières étaient invisibles depuis la Terre. Autrement dit, il a cru voir quelque chose... et son imagination a fait le reste.

Deuxième douche froide émanant de ce congrès : l'Univers ne serait pas nécessairement rempli de planètes semblables à la Terre.

Puisque chaque étoile est un Soleil, et que des planètes doivent tourner autour de centaines de milliards d'étoiles, on présume qu'un nombre appréciable de ces planètes doivent être similaires à la Terre. Eh bien non, déclare un groupe de chercheurs de l'Université de Washington. " Il est possible que des galaxies entières soient vides de planètes comme la Terre et de vie complexe. "

Peut-être notre région de la galaxie contient-elle beaucoup de planètes, comme le suggèrent les détections de planètes géantes autour d'autres étoiles, depuis trois ans. Mais ce n'est pas le cas partout, affirme l'équipe dirigée par l'astronome Guillermo Gonzalez : dans des régions plus éloignées de notre galaxie, les conditions ne seraient tout simplement pas réunies pour assister à la naissance de planètes comme la Terre.

Quelles conditions? Tout simplement, au même titre qu'il existe, autour d'une étoile, une "zone habitable" -dans notre cas, c'est la zone où se trouve la Terre, ni trop près ni trop loin du Soleil- il existerait dans une galaxie une "zone habitable" : une mince bande située à la périphérie de la galaxie. Plus près du centre, disent ces chercheurs, une galaxie serait stérile : les éléments chimiques sans lesquels nous ne serions pas là -le fer pour le noyau d'une planète, le silicium, l'aluminium, etc.- seraient trop rares pour créer une planète habitable de taille suffisante. Sans compter que, trop près du centre, les étoiles seraient trop rapprochées les unes des autres, de sorte que les nombreux accidents cosmiques -l'explosion d'une étoile, par exemple- auraient des effets dévastateurs sur toute forme de vie tentant d'émerger.

Qui plus est, des galaxies entières manquent peut-être de ces éléments chimiques qui font notre force. De sorte que, aussi grandes et aussi belles soient-elles, elles pourraient être entièrement dépourvues de vie intelligente.

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!

 

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-Ì-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages Ì...

La Qu®te des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire