Semaine du 15 juin 98

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L'homme bionique

(ASP) - "Steve Austin... Un homme apparemment semblable aux autres... Mais reconstruit par les miracles de la technologie moderne... Plus fort... Plus rapide." Ce commentaire était immanquablement suivi des ch-ch-ch et autres effets spéciaux douteux, qui accompagnaient le colonel Steve Austin, L'homme de 6 millions de dollars, lorsqu'il effectuait ses prouesses, devant des millions de télespectateurs éblouis. C'était il y a 20 ans, et on appelait cela l'homme bionique.

Plus tard cette année, raconte le Daily Telegraph, le Britannique Campbell Aird, 47 ans, deviendra officiellement le premier véritable homme bionique. Ce propriétaire d'un hôtel, père de deux enfants, participe depuis cinq ans à la mise au point d'un bras artificiel -coût total: 100 000 livres- mais un bras qui n'a rien de commun avec les traditionnelles prothèses: entièrement mobile, commandé par les mêmes impulsions électriques que le cerveau envoie normalement aux "vrais" bras et doigts. Il suffit, explique M. Aird, de s'habituer à penser "à quelle partie du bras il faut bouger".

C'est ainsi que depuis peu, Campbell Aird est capable, avec ce bras bionique -c'est vraiment comme ça que ça s'appelle- de lacer ses souliers, d'aller chercher un livre sur une tablette, et de se gratter le nez. Toutes des choses qu'il était incapable de faire avec son bras droit, depuis qu'il lui avait été amputé, en 1982.

A travers le monde, d'autres laboratoires travaillent à la réalisation de bras bioniques. Et ça ne s'arrêtera sûrement pas là...

 

Viagra: et de 16!

(ASP) - Le compte est maintenant de 16 morts parmi les usagers du Viagra. Faudrait-il suggérer aux gens de ménager leurs ardeurs?

La première annonce, le 22 mai, avait soulevé un vent d'inquiétude: six morts parmi les usagers du Viagra, avait révélé l'administration américaine des aliments et drogues (FDA). Et puis, on s'était rendu compte qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat: plus d'un million de prescriptions remplies en à peine un mois, dont les trois quarts pour des hommes de plus de 50 ans... On meurt plus souvent à cet âge qu'à 25!

Mais voilà qu'on apprend que le total de morts est passé à 16, ce qui dépasse le seuil des simples coïncidences. Le Viagra serait-il toxique? Pas du tout, continue d'affirmer la FDA. En fait, l'explication serait beaucoup plus prosaïque... lorsqu'on constate que sept des victimes sont passées de vie à trépas pendant qu'elles faisaient l'amour, ou juste après.

"Un rappel que l'acte sexuel chez les hommes plus âgés peut être risqué, avec ou sans pilule", écrit sans rire l'Associated Press, avant de donner la parole à un médecin californien: "j'ai beaucoup de patients qui me disent, si je dois mourir, c'est comme ça que je veux mourir". Evidemment, il y a des trépas moins désagréables que d'autres...

 

Un grain de poussière à l'intérieur d'un grain de poussière

(ASP) - C'est le lieu où les scientifiques laissent discrètement la place aux théologiens: la Création. Le Big Bang. Cet instant, cette microscopique fraction de seconde, où l'Univers s'est mis en place, avec ses lois et ses constantes. Et étrangement, avec tout juste les lois et les constantes qu'il fallait pour que la vie puisse émerger, des milliards d'années plus tard.

Un Créateur a-t-il mis tout cela en place, comme un informaticien préparant son logiciel avant d'appuyer sur "Enter"? Le physicien américain Max Tegmark n'y croit pas, et remet plutôt sur la table une vieille hypothèse, qui a depuis longtemps la cote en science-fiction: les univers multiples. Il existerait, en plus du nôtre, une infinité d'univers, chacun avec ses propres lois (la masse d'un électron, la gravité, etc.). Il existerait donc une infinité d'univers où la vie n'apparaîtra jamais -mais il en existerait où les choses ont bien tourné, comme le nôtre.

L'idée est dérangeante, écrit le New Scientist, parce qu'elle nous oblige à admettre que toutes les étoiles et toutes les galaxies ne forment elles-mêmes qu'une partie infime du grand tout. Mais il y a plus dérangeant encore: Max Tegmark prétend pouvoir mettre son hypothèse à l'épreuve. Il "suffirait" de bâtir une équation contenant toutes les variables nécessaires à l'apparition de la vie. "Les conditions pour la vie spécifieront les équations gouvernant notre univers et nous diront pourquoi celles-là et pas d'autres s'appliquent."

Si, à ce stade, vous avez le sentiment de ne pas comprendre, ne vous en faites pas: ce n'est pas demain la veille que Tegmark aura atteint son objectif. Après tout, c'est de chatouiller les orteils de Dieu dont on parle ici....

 

La mort subite: un problème cardiaque

(ASP) - Plus du tiers des cas de mort subite chez les bébés seraient la conséquence d'un défaut cardiaque, ce qu'on appelle une arythmie cardiaque, selon une étude italienne parue dans la dernière édition du New England Journal of Medicine. Et pas n'importe quelle étude: elle s'est étalée sur 19 ans et 33 043 nourrissons. Chacun a été suivi pendant un an, et a subi un électrocardiogramme peu après sa naissance. La moitié des bébés victimes du syndrome de la mort subite avaient un rythme cardiaque normal, mais plus du tiers d'entre eux avaient un problème. Une conclusion qui remet sur la table la nécessité d'instaurer un "dépistage" à la naissance au moyen d'électrocardiogrammes systématiques. Mais une telle mesure pourrait impliquer une facture de 100 millions de dollars par an, aux Etats-Unis seulement.

 

Un sujet hot

(ASP) - Un vieux mystère de l'astronomie serait sur le point d'être résolu: pourquoi diable la couronne du Soleil est-elle plus chaude que le reste? La température de la couronne, ou haute atmosphère, est en effet deux fois plus élevée que celle de la surface (à peine 6000 degrés Celsius pour cette dernière), ce qui est non seulement étrange, mais carrément illogique. Il y a longtemps que les astronomes échafaudent hypothèse sur hypothèse pour expliquer les mécanismes qui sont derrière ce "réchauffement". On a ainsi petit à petit compris que la couronne est un environnement dominé par l'énergie magnétique, où passent une série de structures de plasma en formes de boucles, boucles ancrées aux deux extrémités sur la surface du Soleil. Dans la dernière édition de Nature, trois chercheurs d'autant de pays analysent des observations de la couronne solaire aux rayons-X, qui permettent de mieux comprendre comment la chaleur se promène le long de ces boucles, se concentrant en un endroit et se dissipant en un autre.


Un crâne qui donne des maux de tête

(ASP) - Le crâne d'un australopithèque, vieux de 2,6 à 2,8 millions d'années, découvert en Afrique du Sud, n'entre pas dans le tableau de l'évolution des hominidés de cette époque, et nous rappelle qu'il nous en manque encore des bouts. Régulièrement, de telles choses se produisent, rappelle la revue Science. En 1985, un squelette découvert au Kenya causait une surprise parce qu'il se révélait étonnamment grand; en 1986, un robuste australopithèque se révélait plus ancien que prévu. Aujourd'hui, c'est un autre australopithèque, ou du moins les paléontologues croyaient que c'était un australopithèque, qui provoque des grattements de tête et des moues dubitatives. Et cette fois, c'est sa capacité crânienne qui est en cause: 515 cm3, plutôt que les 600 cm cube traditionnellement attribués aux australopithèques (l'être humain moderne, en comparaison, a une capacité de 1350 cm cube). Une bataille de chiffres est donc engagée: qui était cet individu, et où doit-on le ranger dans l'arbre généalogique des primates, dont nous faisons partie?


Presque des étoiles

(ASP) - Un nouvel objet à ajouter au catalogue cosmique: des boules de gaz, similaires à des étoiles, mais qui brillent trop faiblement pour en être, et qui se refroidissent lentement. Et qui, pour ajouter au plaisir de la chose, pourraient être les objets les plus répandus de l'Univers. "Ils ont l'air d'étoiles", déclare à l'Associated Press Neill Reid, du California Institute of Technology, où on a fait la découverte. "Mais ils n'ont pas réussi à obtenir une masse suffisante pour amorcer une réaction nucléaire." En d'autres termes: ce sont des étoiles manquées. Des étoiles qui n'ont pas réussi à s'allumer.

Température à la surface trois fois plus faible que notre Soleil, masse également trois fois plus faible, et diamètre à peu près équivalent à la planète Jupiter: ni tout à fait des étoiles ni tout à fait des planètes, ces objets pourraient se mériter une nouvelle classification: la lettre L. Depuis le XIXe siècle, les étoiles sont cataloguées en fonction de leur luminosité, chaque catégorie ayant sa lettre: OBAFGKM. Il semble donc qu'il faille à présent ajouter une 8e lettre. Le Cal Tech affirme avoir observé pas moins d'une vingtaine de ces "naines L" dans le cadre d'une étude d'à peine un pour cent du ciel, et dans un rayon d'à peine 100 années-lumière, ce qui laisse supposer qu'il doit en exister un nombre assez impressionnant.

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