Semaine du 16 mars 98

En manchette cette semaine:

Avez-vous mon parapluie anti-météorites?


Archives des capsules


LE KIOSQUE
Pour savoir quoi lire en science cette semaine

Notre section spéciale:

La Quête des origines


Qui sommes-nous?


Retour à la page d'accueil



Publicité


La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse



Le plat visage de Mars

(ASP) - Après six mois en orbite, et alors qu'elle n'a même pas encore atteint son orbite définitive, la sonde américaine Mars Surveyor commence à donner des résultats: des photos de volcans éteints plus élevés que les plus hautes montagnes de la Terre, des canyons de plusieurs kilomètres de profondeur, qui semblent avoir été creusés par des fleuves torrentiels et surtout, une immense plaine, de plusieurs milliers de kilomètres carré.

Dans la dernière édition de la revue Science, pas moins de quatre groupes de recherche publient autant d'articles étoffés, notamment sur la composition de la haute atmosphère martienne, le champ magnétique et les résultats d'une analyse thermique menée par la sonde. Mais ce qui a immédiatement retenu l'attention du profane -et de Science aussi, laquelle en a tout de même fait sa Une- ce sont les photos.

Celles de ce volcan, Arsia Mons, qui fait 17 ou 18 km de hauteur -au moins deux fois plus que le Mont Everest. Celles de ces canyons, plus profonds que les précédentes images ne l'avaient laissé croire: pour l'un d'eux, on parle de 10 km de profondeur, et trois fois la taille du Grand Canyon.

Et un élément nouveau: une région plate, qui occupe à peu près le tiers de la surface de la planète, couvrant ainsi la majeure partie de l'hémisphère Nord. Interrogé par l'agence Reuter, un expert du Jet Propulsion Laboratory y voit la marque d'un ancien océan, mais il n'existe aucune preuve de cela, et les spécialistes préfèrent attendre avant de se prononcer. Certains évoquent comme hypothèse un gigantesque impact météoritique, ou un phénomène géologique analogue à celui associé sur Terre à la dérive des continents.

Bref, un mystère de plus à ranger sous les sables de la planète rouge...


Où avez-vous caché vos phéromones?

(ASP) - Si vous êtes un passionné d'insectes, vous avez déjà entendu parler des phéromones: ce sont des substances chimiques émises par un organisme, qui affectent d'autres organismes de la même espèce. Par exemple: une femelle papillon émet une phéromone, que seuls les mâles de l'espèce peuvent "détecter". Le résultat, c'est que ces mâles, même s'ils se trouvent à des kilomètres de là, en deviennent émoustillés, suffisamment pour tout laisser tomber, et se mettre à la chasse de la charmante dame qui leur a envoyé ce "signal".

Les humains produisent-ils des phéromones? L'idée a longtemps excité l'imagination des romanciers, mais elle est davantage demeurée au niveau du mythe. Il faut savoir qu'une phéromone n'est pas une odeur. C'est un "signal chimique" encore très mal connu des scientifiques qui, dans certains cas, peut affecter le comportement sexuel, dans d'autres, servir de signal d'alarme ou même, provoquer des changements physiologiques. L'idée que des humains puissent recevoir de tels signaux, et en être perturbés même si ni l'odorat ni aucun sens n'est en cause, avait donc de quoi susciter la controverse. Jusqu'à cette semaine: dans la dernière édition de la revue Nature, des chercheurs de l'Université de Chicago annoncent que la durée de la période d'ovulation de la femme peut être diminuée ou augmentée grâce à l'utilisation de phéromones. On ignore ce qui provoque cette "sensibilité", mais on ne peut que constater sa présence, comme chez plusieurs animaux. Cette découverte pourrait avoir des retombées dans les futurs traitements anticonceptionnels ou contre la stérilité.


Station spatiale: dans la choucroute

(ASP) - Incroyable mais vrai: la station spatiale internationale pourrait être retardée. Après des années de délais, qui l'eut cru?

Et cette fois, ce n'est pas la faute des Russes, comme les Américains avaient pris un malin plaisir à le souligner l'été dernier: c'est la Nasa elle-même qui envisage de décaler d'au moins deux mois l'envoi de son premier "morceau" de la future station, lequel devrait en théorie être mis en orbite en juillet grâce à la navette spatiale. Si ce lancement devait effectivement être retardé, ce sera tout le reste du calendrier qui s'en trouvera décalé, y compris l'envoi du module russe, à la fin-juin.

Présenté en 1984 par le président américain Ronald Reagan comme un projet de 8 milliards$, la station spatiale internationale, qui pourra accueillir sept personnes pour des séjours de plusieurs mois, aura coûté, lorsque tout aura été complété, en 2003, quelque 100 milliards$. Sa construction nécessitera, à la manière d'un jeu de meccano, plusieurs dizaines de vols étalés sur cinq ans. Née en pleine guerre froide, elle est progressivement devenue un instrument de rapprochement: c'est le plus gros projet international en science et technologie jamais entrepris.

 

Guerre biologique: les soldats sont nus

(ASP) - La guerre biologique est devenue cet hiver une hantise: en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Saddam", tout le monde s'est mis à spéculer sur le potentiel de destruction peut-être, ou peut-être pas, contenu dans les laboratoires irakiens.

Ce qu'on a oublié de dire, c'est que s'ils avaient vraiment été contraints d'y faire face, les troupes américaines auraient été terriblement démunies. Des milliers de soldats ont été expédiés là-bas avec des vaccins contre l'anthrax et des antibiotiques totalement inefficaces, préviennent des experts. Selon le New Scientist, non seulement le vaccin en question, le MDPH, n'immunise que contre une des cinq souches naturelles de l'anthrax, mais de surcroît, il n'a jamais pu être testé contre d'éventuelles souches "artificielles" de ce virus. Quant aux antibiotiques, leur action serait trop lente si l'anthrax devait être relâché par la voie des airs.

Ce n'est pas la première alerte du genre: il y a quelques semaines, le Philadelphia Inquirer révélait que les masques à gaz "améliorés" et les systèmes de détection promis étaient encore sur les tables à dessin, et que la formation des médecins militaires restait très incomplète.

Personne ne s'entend sur les capacités réelles de l'Irak en matière d'armes biologiques. Mais une chose est sûre: un arsenal biologique est beaucoup plus facile à dissimuler qu'un arsenal nucléaire.

 

Un marin nommé Erectus

(ASP) - Un de nos très lointains ancêtres, un pré-humain appelé Homo Erectus, aurait pu avoir l'esprit suffisamment aventureux pour se transformer en marin il y a aussi longtemps que 800 000 ans, affirme une étude dans la dernière édition de la revue Nature. L'affirmation demeure controversée, lorsqu'on se rappelle que la plupart des spécialistes s'entendent pour dire que l'Homo Erectus ne disposait même pas de l'organisation sociale, ou des habiletés linguistiques, nécessaires à la mise sur pied d'une telle aventure, spécialement dans les eaux tumultueuses séparant l'Asie de l'Australie. Le problème, c'est que de nouvelles datations pour des outils de pierre originaires de l'île indonésienne de Flores semblent confirmer la présence de l'Homo Erectus là-bas il y a 800 000 ans. Il lui aurait donc fallu y arriver par bateau -ce qui ferait de lui une "espèce" douée d'une capacité d'adaptation beaucoup plus élevée que ce qu'on lui prêtait jusqu'ici.

 

Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et souvent même, des meilleures!- chaque semaine dans Hebdo-science et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!

 

 

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-ˆ-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ˆ...

La Qute des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire