Semaine du 17 janvier 2000

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Là où il y en a pour une, il y en a pour deux

(ASP) - Après avoir greffé une main, les mêmes médecins se sont attaqués aux deux. Le service de chirurgie de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon a annoncé ce vendredi, 14 janvier, avoir réussi " une greffe bilatérale des deux mains ". Une première mondiale. Le patient serait dans un état satisfaisant, selon un communiqué de l'hôpital.

Mais des collègues posent tout haut des questions embarrassantes. Est-il justifié de faire courir un tel risque à un patient lorsque sa vie n'est pas en danger, demande Libération par la bouche d'un anonyme " chef de service hospitalier ". C'est qu'il ne s'agit pas que d'une greffe ordinaire :
on greffe ici plusieurs organes en même temps (les mains, et la partie inférieure des avant-bras, et pour cela il faut rattacher artères, nerfs, tendons, muscles et peau et ne pas oublier les os!). D'où les risques de rejets, qui se retrouvent multipliés d'autant. Là est le danger pour la vie du patient. Pour aider son système immunitaire, l'équipe médicale a dû le bombarder d'une nouvelle substance -des " molécules immunosuppressives "- comme elle l'avait fait en septembre 1998, avec ce Néo-Zélandais, Clint Hallam, greffé d'une main.

Le tout a coûté cher -il suffit de savoir que l'opération (de 17 heures!) a mobilisé une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine de chirurgiens. " Les budgets hospitaliers n'étant pas extensibles, ce type de greffe, fort cher, est-il bien utile? ", demande Libération. Et c'est sans compter le traitement antirejet que ce patient devra suivre jusqu'à la fin de ses jours, une chose tellement inédite dont personne ne peut en prévoir les effets à long terme. "C'est sûrement une voie de recherche à suivre. Mais je ne prendrais pas le risque de donner des traitements immunosuppresseurs à vie pour un problème qui n'est pas vital, comme dans le cas d'une greffe de cur, mais fonctionnel", explique le Dr Jean-Yves Alnot.

L'identité du " cobaye " n'a pas été dévoilée, sinon qu'il s'agit d'un Français de 33 ans, peintre en bâtiment et père de deux enfants, qui a perdu ses deux mains il y a quatre ans dans l'explosion d'une fusée artisanale. Les mains greffées ont été prélevées au cours de la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures avant l'opération. Celle-ci a été menée, comme celle de septembre 1998, par le Dr Jean-Michel Dubernard. Lequel, à l'époque, avait promis de recommencer -en dépit de réserves exprimées le printemps dernier par le Comité national d'éthique, qui jugeait insuffisantes les connaissances sur les effets des traitements antirejet.

Quant au Néo-Zélandais de septembre 1998, bien qu'il ait retrouvé la sensibilité de sa nouvelle main, sa motricité n'a pas autant progressé qu'on l'espérait. Ce qui n'empêche pas le Dr Dubernard -également député du Rhône- d'annoncer d'ores et déjà que l'opération de la semaine dernière n'est que la première de la série.

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