Semaine du 19 juin 2000

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Avoir un oeil derrière la tête

(ASP) - On ne voit bien qu'avec le coeur, disait Saint-Exupery. Dans le cas des saumons, on pourrait maintenant dire qu'on voit aussi avec le cerveau.

C'est que les biologistes se rendent compte depuis un bout de temps qu'il n'y a pas que les yeux qui servent à voir. Dès 1911, un nommé Karl von Frisch avait suggéré qu'un petit poisson appelé le vairon pouvait réagir à la lumière, même après qu'on lui eut retiré les deux yeux. Il semblait ne cesser de "voir" que lorsqu'une partie de son cerveau était endommagée. Dans la dernière édition du Journal of Environmental Biology, des chercheurs confirment cette réalité pour le saumon: une grande variété de sensibilités à la lumière trouvent leur origine loin dans les profondeurs du cerveau.

Bien sûr, il ne "voit" pas au sens où on entend généralement ce mot: il ne peut pas distinguer des images. Mais il existe bel et bien des cellules sensibles à la lumière, n'ayant strictement rien à voir avec l'oeil ou le nerf optique, et qui lui permettent de savoir s'il est dans l'ombre ou sous une source d'éclairage -et de savoir également si c'est le jour ou la nuit, si on est en été ou en hiver.

Entre 1911 et aujourd'hui, d'autres découvertes étaient venues appuyer cette hypothèse. Les experts savent ainsi depuis longtemps que la glande pinéale (ou épiphyse), située, dans le cerveau, au sommet de la tête des poissons et des reptiles et au coeur de celle des mammifères, sécrète la mélatonine, une hormone qu'on croit responsable de la régulation de nos rythmes jour-nuit. Mais la frontière entre ces "horloges internes" et la vision proprement dite, restait vague. Ce n'est qu'en 1997 que Russell G. Foster, du Collège impérial de Londres et ses collègues ont découvert l'existence d'une molécule sensible à la lumière, l'opsine, dans les yeux des saumons, différente de la même molécule sensible à la lumière qu'on trouve dans leur cerveau.

C'est cette même équipe qui, aujourd'hui, rapporte comment cette molécule se rassemble en grappes à travers le cerveau du saumon, contribuant à cette sensibilité à la lumière, sensibilité qui pourrait expliquer pourquoi certains animaux font certaines choses à certains moments précis de l'année (émigrer, s'accoupler, etc.). Les "vrais" yeux et ces "yeux" cachés seraient peut-être tous deux reliés à un point commun du cerveau, genre de Q.G. central de la vision... (21 juin)

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