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Clonage humain: ça progresse vite... comme prévu

(ASP) - Si ça continue, les opposants au clonage humain n'auront même pas les quelques années de répit qu'on leur promettait: la science progresse, une fois de plus, à une allure d'enfer. L'annonce, la semaine dernière, qu'un laboratoire sud-coréen avait réussi à cloner une cellule humaine, a entraîné quelques réactions de scepticisme, mais a aussi donné un coup de fouet aux groupes qui réclament de toute urgence un débat sur cette question.

Qu'est-ce exactement qu'un clone? Où commence et où s'arrête un être humain, se demande-t-on, depuis que l'équipe dirigée par Lee Bo-yeon, de l'Université Kyonghee de Séoul a annoncé avoir cloné, évidemment pas un être humain, mais quatre cellules humaines. Cette expérience, combinée à l'annonce, la semaine dernière, du clonage réussi de huit veaux au Japon, démontre qu'il n'est désormais plus possible de mettre un frein. Aux Etats-Unis, les scientifiques ont d'ores et déjà recommencé à faire pression auprès du Congrès pour qu'il réouvre le dossier, sur lequel pèse actuellement un moratoire.

Aucun chercheur ne déclare vouloir cloner un être humain: mais ils sont de plus en plus nombreux à admettre que la technologie du clonage pourrait être utilisée en médecine, notamment pour faire "pousser" en laboratoire des cellules d'embryons humains -cellules-souches- afin d'obtenir des banques d'organes ou de tissus pour la transplantation, les greffes, ou traiter diverses maladies (voir notre manchette du 9 novembre).

L'exploit de l'équipe sud-coréenne -qui proclame avoir laissé sa cellule clonée se diviser deux fois avant de mettre fin au processus- est certes mis en doute par quelques-uns, sur la base du peu de détails qu'ont laissé filtrer les chercheurs. A l'Institut Roslin en particulier, lieu de naissance l'an dernier de la brebis Dolly, le Dr Harry Griffin a jugé l'histoire "grossièrement exagérée".

L'exploit que ces chercheurs proclament avoir accompli est pourtant techniquement réalisable, dans la foulée de Dolly. Mais "le groupe coréen a mis fin à l'expérience lorsqu'ils ont vu quatre cellules produites, de sorte qu'il n'y a aucune preuve que la cellule somatique qu'ils ont transférée a été reprogrammée". En d'autres termes: aucune preuve que cette cellule qui s'est divisée sous les yeux des Sud-coréens était bel et bien une copie de l'originale. La suite au prochain épisode...

 

Les octuplés dans un état critique

(ASP) - Les huit nouveaux enfants de la famille Chukwu, nés à l'hôpital épiscopal Saint-Luc de Houston, Texas, sont dans un état critique, certains pesant aussi peu de 11 onces, ont déclaré dimanche, 20 décembre, les médecins. Ces octuplets n'en passeront pas moins à l'histoire comme étant les tout premiers à survivre à leur naissance: cinq filles et deux garçons sont nés dimanche matin par césarienne, douze jours après le premier-né, une fille, née par voies naturelles. Un groupe de neuf enfants était né en Australie en 1971, mais aucun n'avait survécu.

Les médecins étaient jusque-là incertains du nombre d'enfants que portait Mme Nkem Chukwu, une Américaine d'origine nigériane. Il s'agit de ses premiers enfants. Le couple s'était tourné vers des traitements pour la fertilité. Des problèmes pulmonaires et cardiaques constituent les premières inquiétudes des médecins face à de pareils cas, de surcroît prématurés de 10 semaines. Il pourrait s'écouler deux mois avant qu'on ne les déclare hors de danger.

 

Je vous sers un gâteau à l'uranium?

(ASP) - En lice pour le prix de la bestiole la plus étrange du monde (elle est même dans le Livre des records!): le Deinococcus radiodurans, qui raffole de... la radio-activité!

On connaît les bactéries résistantes aux antibiotiques, mais une bactérie résistante aux radiations, voilà qui est moins banal. Et beaucoup plus étrange: par quel détour tortueux la nature a-t-elle bien pu doter une créature, aussi petite soit-elle, d'une pareille résistance, puisque celle-ci ne lui sert à rien? (on ne rencontre pas des centrales nucléaires tous les jours, dans la nature!)

En chiffres, ça donne ceci: les scientifiques mesurent le niveau de radiation en rads. Une dose de 500 à 1000 rads est mortelle pour un humain. Or, cette bactérie peut supporter jusqu'à... 3 millions de rads.

Etiquetée "bactérie la plus résistante du monde" par le Livre Guinness des records, la Deinococcus radiodurans -nom latin signifiant littéralement, "fruit étrange qui peut supporter la radiation" pourrait survivre à une guerre nucléaire totale -là où même les coquerelles, pourtant un modèle d'adaptation, seraient décimées. "J'avais du mal à croire qu'une chose pareille puisse exister", raconte à l'hebdomadaire Science News John R. Battista, de l'Université d'Etat de Louisiane, qui étudie la bestiole depuis 1988.

Ce n'est pas une simple curiosité scientifique: résoudre le mystère de cette super-bactérie pourrait fournir une arme pour décontaminer les terrains irradiés par les déchets nucléaires, ou les essais atomiques depuis les années 50: il suffirait de relâcher le microbe sur les terrains en question, après l'avoir manipulé génétiquement de telle sorte qu'il ne se contente pas de survivre aux radiations, mais qu'il en soit friand: le petit deviendrait alors le premier "exterminateur" de l'ère atomique...


Cancer: une mutation crée une mutation

(ASP) - Une cellule cancéreuse, c'est une cellule qui a subi une mutation. Mais comment cette mutation se produit-elle? Grâce à une autre mutation! Cette "mutation première" peut se produire à deux niveaux, discutent trois oncologues dans la dernière édition de la revue Nature: au niveau des nucléotides (un des éléments constituant la cellule) ou au niveau des chromosomes eux-mêmes. Les experts décrivent cela, dans leurs termes prudents, comme une "instabilité génétique".


Ne réveillez pas l'oiseau qui dort

(ASP) - Pour un oiseau, le sommeil est pour le moins productif: c'est le moment de la journée où il... répète ses chants!

En fait, soulignent le biologiste Daniel Margoliash et ses collègues de l'Université de Chicago, il y a longtemps qu'on soupçonne les animaux -incluant les humains- de profiter de leurs rêves pour effectuer une "répétition générale" de ce qu'ils ont appris pendant la journée -pour pouvoir ensuite le refaire, avec davantage de talent, le lendemain. Mais on n'avait encore jamais observé cette capacité chez les oiseaux.

Les chercheurs ont remarqué que lorsque leurs oiseaux étaient endormis, leur cerveau présentait une activité inhabituelle dans la région associée, justement, au chant. "On se serait attendu à ce que cette zone soit au repos pendant le sommeil" explique Margoliash. Sachant que dans la nature, les oiseaux mâles apprennent leurs premiers chants en imitant les autres mâles, ils ont donc fait jouer à leurs petits amis de laboratoire des enregistrements tandis qu'ils étaient tour à tour éveillés, endormis et sous anesthésie, et ont comparé chaque fois l'activité électrique du cerveau.


Un coupable pour l'asthme

(ASP) - L'Interleukin-13, vous connaissez? Si vous avez un asthmatique dans la famille, vous allez en entendre parler au cours des années à venir: cette molécule pourrait apparemment être le "messager" envoyant un faux signal d'alarme, déclenchant cette réaction "agressive" de l'organisme qui se traduit par des difficultés respiratoires intenses.

L'Interleukin-13 fait partie d'un groupe de messagers chimiques appelés les cytokines. Elle intervient lorsque vous êtes exposé à un élément susceptible de causer de l'allergie: poil d'animal, poussière, etc. Sauf que dans le cas des asthmatiques, il semble que l'Interleukin-13 soit détraquée, s'il faut en croire deux études indépendantes parues dans la revue Science. Elle pousse le système immunitaire à réagir trop violemment, avec les résultats qu'on connaît.

Cette découverte, si elle se confirme -les tests ont été effectués sur des souris, et il faudra maintenant passer aux humains- est d'autant plus importante qu'à travers le monde, le nombre de cas d'asthme, y compris de cas mortels, est en hausse, sans qu'on sache trop pourquoi.

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