Autres capsules cette
semaine
La station spatiale ne vaut pas une livre
(ASP) - L'Agence spatiale britannique recommande à son gouvernement
de ne pas se joindre à la station spatiale internationale: celle-ci
ne vaut pas l'argent qu'elle va coûter, selon
des dirigeants de l'Agence cités par la BBC. Toujours selon la
BBC, le ministre de la Science, Lord Sainsbury, serait en accord avec cette
recommandation. La décision en revient à présent au
conseil des ministres, et en particulier au premier ministre Tony Blair.
"J'ai dit, explique le directeur scientifique de l'Agence spatiale,
Paul Murdin, que nous avions décidé que la station ne valait
pas cet investissement." Lucide, il ajoute toutefois que si son gouvernement
avait des "raisons politiques" pour se joindre au projet, alors
il devrait aller de l'avant...
Nul doute que si la Grande-Bretagne devait effectivement se retirer du
projet, la Nasa et l'Agence spatiale européenne ne seraient pas de
très bonne humeur. Ceux-ci espèrent beaucoup voir ce partenaire
s'ajouter au projet -une possibilité qui avait été
rejetée en 1987- en particulier en ce moment où la Russie
leur donne de plus en plus de maux de tête.
Les derniers hommes sur Mir
(ASP) - Appelons ça le chant du cygne. Ou le baroud d'honneur.
Les trois astronautes qui pourraient bien constituer le tout dernier équipage
à jamais mettre le pied sur la station russe Mir y ont fait leur
entrée lundi matin: le Français Jean-Pierre Haigneré,
le Russe Viktor Afanassiev et le Slovaque Ivan Bella ont été
accueillis par leurs deux compères russes, à bord depuis le
mois d'août. Le trio avait quitté deux jours plus tôt
la base de Baïkonour, au Kazakhstan, à bord d'une fusée
Soyouz. Le Slovaque rentrera sur Terre le 1er mars avec l'un des deux Russes
qui l'attendaient sur Mir, Guennadi Padalka. Tous les autres resteront à
bord jusqu'au 7 août prochain, ce qui en fait la plus longue mission
franco-russe jamais entreprise.
Rien n'est toutefois fixé quant à ce retour. Une incertitude
demeure en particulier, comme nous l'écrivions la
semaine dernière, sur le sort qui sera réservé
à Mir, incertitude qui pourrait entraîner un prolongement de
la mission d'une ou deux semaines. Ou, qui sait, l'ajout d'une mission supplémentaire,
en dépit des pressions que mettent les Américains pour inciter
les Russes à consacrer toutes leurs (maigres) ressources à
la future station spatiale internationale.
Dans tous les cas, Jean-Pierre Haigneré est d'ores et déjà
assuré, à son retour, de faire partie du club très
restreint des astronautes ayant passé plus de 160 jours dans l'espace
-en majorité des Russes (le record est de 469 jours!), et tous sans
exception sur Mir.
On peut voyager plus vite que la lumière!
(ASP) - On nous apprend à l'école qu'il est impossible
de dépasser la vitesse de la lumière -300 000 kilomètres
à la seconde. Mais si on ralentissait la lumière? C'est
l'exploit auquel est parvenu une chercheure danoise. (résumé
de l'article; nécessite une inscription gratuite)
Et pas qu'un petit ralentissement: de 300 000 km à la seconde,
on est passé à 17 mètres à la seconde!
Vous direz sans doute: mais comment diable peut-on ralentir la lumière?
Eh bien, ça n'est pas si sorcier que ça en a l'air: après
tout, la lumière, ce n'est rien d'autre qu'un alignement de particules
appelées photons. Il suffit donc de freiner la course de ces photons
pour ralentir la lumière. Et comment les ralentit-on? En les gelant!
Evidemment, entre la théorie et la pratique, il y avait une marge:
pour "geler" ces photons, il a fallu leur expédier une
grappe d'atomes refroidis à une température de 50 milliardièmes
de degré au-dessus du zéro absolu (le zéro absolu,
moins 273,1 degrés Celsius, ou zéro degré Kelvin, est
cette température ultime au-delà de laquelle il est impossible
de descendre). 50 milliardièmes de degré Kelvin, c'est un
record jamais atteint jusqu'ici en laboratoire, plus froid que les plus
froides régions du cosmos. Inutile de dire qu'à une température
pareille, les atomes peuvent à peine bouger. En expédiant
une lumière laser à travers cette grappe, Lene Vestergaard
Hau et son équipe de l'Université de Cambridge ont
pu mesurer cette vitesse effarante de 17 mètres par seconde.
"Nous jouons avec la nature d'une façon très particulière,
très bizarre" déclare Mme Hau. C'est le moins qu'on puisse
dire.
Des applications pratiques? Les chercheurs croient que d'apprendre à
ralentir la lumière -et on pourrait la ralentir encore plus- pourrait
avoir des retombées en informatique, dans les télécommunications,
dans les appareils permettant de voir la nuit et dans les équipements
laser permettant de créer des projections d'images extrêmement
brillantes.
Les volcans de Mars
(ASP) - Ce n'est pas tout d'établir que Mars a déjà
eu une activité volcanique: il est possible qu'elle en ait encore
une! C'est en tout cas ce qui se dégage de l'analyse des dernières
données de la sonde Mars Global Surveyor, en orbite autour de la
planète rouge, analyse qui s'est méritée à elle
seule quatre articles dans la très austère revue Nature.
De ces quatre articles, celui qui crée le plus d'émoi est
celui dirigé par William K. Hartmann, de l'Institut des sciences
planétaires à Tucson, Arizona, qui conclut à partir
des images à haute résolution prises par la sonde américaine,
que certaines formations géologiques ne peuvent avoir plus de 40
à 100 millions d'années. A l'échelle géologique,
c'est pour ainsi dire avant-hier, et c'est cela qui fait dire aux chercheurs
qu'une
activité volcanique subsisterait encore sur Mars.
Une autre étude de Nature, également consacrée aux
volcans, conclut par ailleurs que l'autre
activité volcanique, celle-là bien connue, survenue au
cours des premiers âges de Mars, il y a 3 à 4 milliards d'années,
aurait été encore plus violente qu'on ne le croyait jusqu'ici.
Les auteurs ne peuvent manquer de faire un parallèle entre une planète
aussi violemment agitée et l'apparition de la vie: une activité
volcanique et sismique réchauffe en effet un territoire, fait fondre
la glace, envoie du gaz carbonique dans l'atmosphère, et ainsi de
suite: un portrait qui ressemble beaucoup à celui qu'on trace habituellement
des premiers âges de... la Terre.
Autres capsules cette
semaine
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée
d'Hebdo-science et technologie. Vous
voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|